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Belgique

Il y a 74 ans, l’assassinat de Julien Lahaut

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Belgique PCB PTB

Le 18 août 1950, était assassiné Julien Lahaut, président du Parti communiste de Belgique (PCB). Au-delà du meurtre, il faut voir dans cet acte une attaque contre les idéaux progressistes, contre la liberté d’expression, et contre le mouvement ouvrier.

Né en 1884 à Seraing, dans une famille ouvrière, Julien Lahaut grandit au cœur des luttes sociales. Très jeune, il s’engage dans le combat syndical et devient une figure incontournable du mouvement ouvrier en Wallonie. Mais son action ne se limitait pas aux discours. En 1917, il est emprisonné pour son implication dans la grève générale contre la guerre. Par la suite, il rejoindra les rangs du Parti communiste, dont il deviendra l’un des principaux dirigeants.

Un assassinat politique

Le contexte de son assassinat ne laisse aucun doute sur son caractère politique. Le député et président du PCB a été froidement abattu chez lui par un commando de tueurs.

Lahaut venait de faire l’objet de nombreuses attaques médiatiques et de campagnes de dénigrement orchestrées par l’extrême droite et certains milieux conservateurs. Le climat politique de l’époque, marqué par la guerre froide et la montée des tensions entre le bloc soviétique et l’Occident, avait exacerbé les divisions en Belgique.

L’assassinat survient une semaine seulement après son fameux « Vive la République » lancé lors de la prestation de serment du roi Baudouin. Un acte symbolique qui lui avait valu les foudres des monarchistes et des forces réactionnaires.

Qui sont les coupables ?

Pendant des décennies, l’assassinat de Julien Lahaut est resté une affaire non élucidée, enveloppée de mystère et d’omerta. Ce crime politique visait clairement à stopper l’élan progressiste qui secouait la Belgique de l’après-guerre. Aucune justice n’a été rendue.

L’impunité des assassins de Julien Lahaut est un affront à la démocratie et une marque indélébile sur l’histoire politique de la Belgique dans un contexte de guerre froide et de peur du communisme.

Ne jamais oublier

À l’annonce de sa mort, la FGTB (principal syndicat du pays) avait lancé une grève générale qui a réuni entre 100.000 et 300.000 participants. Depuis, chaque année, des militants, syndicalistes et citoyens se rassemblent pour honorer la mémoire de Julien Lahaut.

Des commémorations sont organisées à Seraing, sa ville natale, mais aussi à travers toute la Belgique. Le Parti communiste, ainsi que de nombreux syndicats, associations et partis de gauche, dont le PTB (Parti du Travail de Belgique), participent activement à ces cérémonies pour rappeler l’importance de son combat et exiger, encore aujourd’hui, que justice soit rendue. Lors de ces commémorations, il ne s’agit pas simplement de se souvenir d’un homme, mais de réaffirmer les valeurs qu’il a défendues : la justice sociale, l’égalité et la solidarité internationale.

74 ans après, la mémoire de Lahaut continue d’inspirer des générations de militants qui, à son image, refusent de se soumettre aux diktats du capital et de la réaction. Alors que la Belgique fait face à des inégalités croissantes, à une précarisation du travail et à une montée de l’extrême droite, il est essentiel de rappeler les combats menés par des figures comme la sienne.

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