Aujourd’hui, alors que les conflits reviennent sur le sol européen, que reste-t-il de cet ambitieux projet de détente, de sécurité collective et de respect mutuel ?
Le « piège d’Helsinki » ou le double tranchant du droit
Lancée à l’initiative de l’URSS dès 1969, la Conférence avait pour objectif de stabiliser les relations Est-Ouest dans un contexte marqué par la guerre du Vietnam, la crise de Berlin, puis la détente. L’Union soviétique y voyait l’occasion de faire reconnaître définitivement les frontières issues de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la frontière Oder-Neisse et l’incorporation des pays baltes à l’URSS. Le principe d’intangibilité des frontières était acté. En échange, les pays occidentaux voulaient obtenir des engagements sur les droits de l’homme, ce qui donna naissance à une architecture en trois « corbeilles » : la sécurité et les frontières, la coopération économique, les droits et libertés.
Les engagements de la troisième corbeille furent souvent présentés comme un piège tendu à l’URSS. En effet, des dissidents s’en emparèrent pour contester les régimes socialistes, comme en Tchécoslovaquie avec la Charte 77. Pourtant, l’URSS ne fut pas naïve :…