Pour le président de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP), « nous sommes face à une simplification de l’histoire et quand on simplifie l’Histoire on ne la rend pas utile à comprendre aujourd’hui. »
« Dans cette exposition, explique Pierre Chéret, nous mesurons l’absence de ce qui a fait l’essentiel de la résistance ici dans ce bassin minier ; c’est l’engagement des militants communistes que même les historiens qui ne sont pas sensibles à ces idées reconnaissent… De même que sont ignorés les résistants polonais d’autres mouvements, dont de nombreux juifs du bassin minier, notamment regroupés dans les FTP-MOI. »
La liste est longue des noms polonais qui ont fait l’honneur de la Résistance française et des Francs-tireurs et partisans de la main d’œuvre immigrée. Ils vont être nombreux fusillés, morts en déportation et au combat.
Le choix de résister en France
Ces Polonais avaient choisi de résister, en France et de ne pas rejoindre le gouvernement polonais en exil à Londres. « Ils avaient leurs raisons, souligne Pierre Chéret. Ils étaient de ceux qui, dans les années 1930, avaient pris part aux luttes ouvrières et syndicales en Pologne, sous des régimes dictatoriaux. Comme Jean Wroblewski et Émile Wasny nous le rappelaient quand on évoquait le sujet, ils avaient subi un gouvernement polonais qui, lui, espérait en l’Allemagne fasciste avant d’être trahi par Hitler… ».
L’Histoire lorsqu’elle est amputée ne peut servir que ceux qui espèrent la réécrire…
« Il faut poursuivre le travail de mémoire et d’Histoire car nous aurons toujours des individus qui voudront la réécrire à leur façon… » Un devoir que s’impose la FNDIRP dont le prochain congrès départemental se tiendra à Drocourt (Pas-de-Calais) le 13 avril prochain.
En attendant, et jusqu’au 10 avril, s’est tenue une exposition sur la Résistance et la Déportation à la médiathèque Jean Ferrat de Rouvroy (Pas-de-Calais) qui met à l’honneur des hommes et des femmes engagés de Rouvroy et Drocourt, communes voisines du bassin minier.
« Je meurs pour la liberté, pour la France et pour la Pologne »
Toujours sur l’exposition révisionniste de l’Institut de la mémoire nationale en pologne, présentée par l’Institut des civilisations et des études polonaises à Lens, leur sectarisme est tel qu’ils n’ont même pas relevé que 9 Polonais étaient entrés au Panthéon, le 21 février 2024 et cités « Morts pour la France » par le président de la République en même temps que Missak et Mélinée Manouchian.
Ces Polonais, morts pour la France s’appelaient Wolf Wajsbrot (18 ans), Willy Schapiro (29 ans), Marcel Rajman (21 ans), Szlama Grzywacz (34 ans), Léon Goldberg (19 ans), Jonas Geduldig (26 ans), Maurice Fingercwajg (19 ans), Joseph Epstein (32 ans), Stanislas Kubacki (36 ans) fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien ; 6 étaient de confession juive.
Parmi eux, un fusillé n’appartenant pas au groupe Manouchian, Stanislas Kubacki dont le nom fut porté par le bataillon polonais qui participa à la libération de Paris. Avant d’être assassiné par les nazis, le 21 février 1944, il avait écrit à sa femme et à son fils :
Je meurs pour la liberté, pour la France et pour la Pologne