Au cœur de la cité des cheminots, sur la Place des Martyrs de la Résistance, se dresse le monument en l’honneur des cheminots résistants, inauguré le 7 mai 1972. Une voie ferrée monte au milieu d’un massif fleuri et se termine par des rails tordus en forme de flamme enchevêtrés de traverses. Cette mise en scène simule un sabotage de voie.
La Résistance doit beaucoup aux cheminots, très actifs contre l’occupant nazi. Dès les premiers combats de 1940, 730 agents sont tués par l’ennemi, 640 tués en service et 3 500 sont faits prisonniers. Alors, le monument installé sur la place des Martyrs de la Résistance revêt une grande importance pour la corporation.
La cérémonie, présidée par Monsieur Pierre Lenain, représentant de
l’ANACR 62, fut l’occasion pour lui de rappeler l’engagement de Jean-Jacques Guillemant et de Bernard Chéret au sein de l’ANACR et de la FNDIRP, tous deux décédés l’an passé. L’occasion aussi de remercier et de féliciter les professeurs et les élèves de 3ᵉ du collège Langevin d’Avion pour leur participation à la création du film "Pour Que l’Oubli Ne S’Installe Jamais !" dans lequel est évoqué le rôle des cheminots de la zone ferroviaire lensoise.
En pleine zone interdite, le rôle héroïque de la résistance
Dans son propos, Pierre Lenain a interpellé l’assistance sur le rôle essentiel des cheminots résistants dans le ralentissement et la perturbation de l’occupant nazi et la collaboration de l’État français. Grâce à cet engagement, l’armée allemande n’a jamais été tranquille dans notre pays. “Les cheminots, dans notre pays, sont de ceux qui ont payé le prix fort et qui ont été aux premiers rangs du combat pour que nous puissions retrouver notre liberté” a conclu Pierre Lenain.
On notait parmi les présents à cette commémoration, Jean-Marc Tellier, député ; Jean Létoquart, Maire d’Avion ; des élus représentant les villes de Lens, de Sallaumines et Méricourt ; les représentants du Syndicat CGT des Cheminots de Lens et environs et du PCF ; les représentants des associations de l’ANACR 62 et de la FNDIRP 62.
En France, plus de 20 000 cheminots ont participé activement à la Résistance et ont été appuyés indirectement par nombre de leurs camarades de travail pour effectuer leurs sabotages.
Environ 500 cheminots résistants ont été fusillés.
Plus de 2200 cheminots ont été déportés en camp de concentration Près de 1 300 ne sont jamais revenus des camps de la Mort.
Il y a 80 ans de cela, les organisations politiques et syndicales cheminotes s’inscrivirent dans le plan d’action du Conseil national de la Résistance (CNR) pour libérer notre pays et engagèrent avec le programme des "Jours Heureux" la reconstruction du réseau ferroviaire et un nouveau statut pour les Cheminots.