Le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient comptera 260 000 hommes, ultra-majoritairement des engagés. Cependant, parmi eux et les premiers à être envoyés en Indochine, on comptait d’anciens résistants, engagés « pour la durée de la guerre » (contre les nazis pensaient-ils) expédiés contre leur gré pour une destination asiatique inconnue.
« On nous demandait d’agir comme ceux que nous avions combattus »
Léo, résistant FTPF fait partie de l’armée française qui occupe l’Allemagne fin 45/début 46 après avoir vaincu les nazis. L’Armée lui demande de poursuivre la guerre, ailleurs, sans précision. Comme la majorité des soldats des unités ex-FTPF/FFI il refuse et est enfermé dans un wagon puis embarque de France pour une destination inconnue. « Nous n’avons connu notre destination que dans l’Océan indien. Comme le Japon capitulait, nous pensions que nous serions rapatriés rapidement ».
Les dernières illusions tombent lorsque les « engagés non volontaires » débarquent en Indochine. « Ce sont des soldats japonais qui nous ont accueillis en rendant les honneurs. Ça a été une gifle ! Un accord stipulait en gros qu’en attendant notre arrivée, les Japonais garderaient l’Indochine…