Qui était Cyprien Quinet ?
Né en 1897 à Fouquières-les-Lens, Cyprien Quinet descendit à la mine dès l’âge de douze ans. Incorporé en 1916, il s’installe à Carvin à la fin de la guerre et reprend son métier de mineur. Il adhère au syndicat des mineurs de la CGT et à la SFIO à l’occasion de la grève du printemps 1919. Lors de la scission qui suit le congrès de Tours, il choisit la CGTU et le Parti communiste.
Ses responsabilités locales de secrétaire de la section syndicale unitaire des mineurs de la fosse 4 d’Ostricourt et de délégué mineur suppléant de son puits de travail à partir de 1925 lui permettent d’entrer au comité exécutif du syndicat CGTU des mineurs du Pas-de-Calais qu’il représente lors de plusieurs congrès. En 1929, il est promu secrétaire permanent du syndicat unitaire des mineurs du Pas-de-Calais. Entre juin 1930 et juillet 1931, il est envoyé comme élève à l’École léniniste internationale de Moscou (ELI).
À son retour de Moscou, il peut accéder à des responsabilités nationales en devenant l’un des secrétaires de la Fédération CGTU des travailleurs du Sous-sol. Il intègre par la suite en 1934 la commission exécutive de la CGTU tout en assumant le secrétariat de l’Union locale unitaire d’Hénin-Liétard jusqu’à la réunification de 1936.
Cyprien Quinet rejoint alors le bureau du syndicat unifié des mineurs du Pas-de-Calais. Secrétaire administratif d’un syndicat qui reste dominé par les dirigeants d’obédience socialiste, Quinet plaide inlassablement pour l’unité dans ses éditoriaux de la Tribune des mineurs.
Du secrétariat de cellule à la députation
Parallèlement à sa carrière syndicale, Cyprien Quinet gravit les échelons du Parti communiste. Secrétaire de la cellule de la fosse 4 d’Ostricourt à Carvin, Quinet échoue aux élections cantonales de 1928, aux municipales de 1929 à Carvin ainsi qu’aux législatives de 1932. Membre du bureau régional du Parti communiste, ses responsabilités syndicales nationales lui permettent d’être élu membre suppléant du comité central du PCF en 1932.
Quinet décroche son premier mandat électif à l’occasion d’une élection cantonale partielle dans le canton de Carvin en avril 1935. Dans le contexte du rassemblement populaire, il l’emporte avec plus de 63 % des voix au second tour face au candidat conservateur à la suite du désistement du socialiste Raoul Evrard.
L’année suivante, Quinet est élu député de la 5ᵉ circonscription de Béthune. Il perd néanmoins son poste au comité central du PCF.
Membre du bureau de la région communiste du Pas-de-Calais dès sa reformation en 1936, Quinet est un député actif. Vice-président de la commission des Mines et de la Force motrice, il est à l’origine de plusieurs propositions de loi visant à l’amélioration de la condition minière.
Déchu de ses mandats en 1939 pour être resté fidèle au PCF, arrêté et plusieurs fois interné, il s’évade du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) en 1943 pour rejoindre le Pas-de-Calais et la résistance communiste clandestine. À nouveau arrêté par la police française et condamné pour son évasion, il est livré aux Allemands qui l’envoient à Dachau.
Dirigé sur le camp d’Allach où il est contraint de travailler pendant plusieurs semaines aux usines de BMW, il est à nouveau transféré vers le camp d’Hersbruck. Tombé d’épuisement lors de l’appel, Cyprien Quinet meurt le 2 décembre 1944, roué de coups par les SS et déchiqueté par leurs chiens.