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Pierre Charret, l'un des derniers résistants, a tenu à témoigner de l'importance du rôle que jouaient des jeunes comme René Denys dans la lutte contre l'occupation nazie.
Hommage à René Denys

Assassiné par Vichy : il voulait que nous vivions libres !

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Seconde Guerre mondiale PCF Résistance Front populaire

Une plaque située 44 rue des Postes à Lille rend hommage à René Denys. C’est là qu’un hommage a été rendu ce mardi 3 septembre en fin de journée à l’appel du PCF.

Cette plaque fut l’objet d’un âpre combat. Dans les années 90, la façade fut refaite. Des habitants du quartier s’émurent de retrouver la plaque jetée sur un tas de détritus…

Ils en informèrent la Fédération du PCF et un vaste combat fut mené afin qu’elle retrouvât sa place !

Grenade contre la Propagandastaffel

René Denys, né à Lille en mai 1922, avait vécu à cet endroit. Son père, militant lui-même, l’avait formé aux valeurs républicaines et aux combats pour l’émancipation.

Au creux du Front populaire, René adhère aux Jeunesses communistes. Dès juillet 1940, dans Lille occupée, il rassemble clandestinement des armes abandonnées par l’armée française en déroute. Très vite, il participe aux premiers groupes de l’organisation secrète de combat, entre autres aux côtés d’Eusebio Ferrari, Tadeusz Cichy, Félicien Joly et Germinal Martel. Ils sont là pour protéger les manifestations des femmes pour un ravitaillement meilleur et plus équitable, les prises de paroles sur les marchés… Ils participent aussi dans le Bassin minier à la distribution clandestine de l’Appel aux mineurs, rédigé par Martha Desrumaux et Joseph Bouillez, dirigeant de la CGT clandestine alors que les chefs réformistes ont choisi, avec René Belin, Vichy et la collaboration.

Ces appels et ces journaux clandestins, tel L’Enchaîné, amèneront la vaste mobilisation des mineurs français, polonais et italiens à organiser quinze jours de grève dans l’ensemble du Bassin minier du 27 mai au 9 juin 1941. Le premier convoi de déportés en Allemagne est constitué en juillet 1941, exclusivement formés de ces mineurs grévistes.

René Denys participe activement à la grève des mineurs. Il était devenu dès l’automne 1940 un des responsables des JC clandestines dans le Nord.

Nourri de ses premières expériences, il multiplie les coups de main contre les troupes d’occupation. Le 25 août 1941, il décide avec E. Ferrari et Gilberte Renard de venger l’exécution d’Albert Bekaert ; ils attaquent L’Oasis (un café réservé aux officiers allemands, rue de Paris à Lille). Deux officiers sont tués. Puis, début septembre 1941, ils lancent une grenade sur la vitrine de la Propagandastaffel (rue des Ponts-de-Comines).

Dans le sud du département, le jeune instituteur communiste, responsable des JC, Félicien Joly, a été arrêté, puis fusillé le 15 novembre 1941 par les Allemands.

Eusebio Ferrari charge René Denys de réorganiser des groupes armés dans le Valenciennois-Denaisis.

Eusebio Ferrari assassiné

Durant l’hiver 1941-1942, plusieurs sabotages touchant la machine de guerre allemande sont réalisés. La police et la Feldgendarmerie multiplient perquisitions et fouilles et poussent aux dénonciations… Le commissaire spécial Rigal va tout mettre en œuvre pour attirer Eusebio, René et Tadeusz dans un piège. Le dénonciateur de Félicien Joly s’exhibe à la vue de tous autour de Bruay-sur-Escaut. Eusebio s’est juré de l’exécuter. Très vite, le jeune dirigeant est en difficulté. René et Tadeusz accourent de Lille pour lui apporter leur aide. Bruay est systématiquement perquisitionnée par 400 policiers et les forces allemandes. René et Tadeusz sont retrouvés au Café Mako dans le quartier Thiers. Échanges de tir, René et Tadeusz exécutent l’inspecteur Watremez avant d’être abattus.

Deux jours plus tard, le 18 février ; Eusebio est à son tour assassiné.

Ce mardi 3 septembre à 18 h30, les JC et la section communiste de Lille ont rendu hommage au jeune Résistant René Denys. Mathias Wattelle, secrétaire général de l’Union locale CGT de Lille et environs et Colette Becquet de l’ANACR de Lille étaient présents.

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