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NASA - Domaine Public
Il y a 50 ans

Apollo-Soyouz, la poignée de main dans les étoiles

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Mise à jour le 25 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Russie États-Unis Technologie Histoire

Le 17 juillet 1975, en pleine guerre froide, un Américain et un Soviétique se serrent la main à 220 km d’altitude. Cette rencontre historique entre les commandants des missions Apollo et Soyouz inaugure un bref moment de coopération entre l’Est et l’Ouest. Cinquante ans plus tard, alors que le programme de l’ISS marque le pas, il faut mesurer la portée d’un tel évènement.

La mission Apollo-Soyouz, imaginée dès 1972, n’était pas un simple exercice spatial. Elle marquait une volonté d’apaisement entre deux superpuissances engagées dans une course aux armements, avec la menace nucléaire en toile de fond.

Une mission plus politique que technique

La compétition dans l’espace était l’une des formes de cet affrontement idéologique. Les Soviétiques avaient remporté la première manche avec le premier satellite (Spoutnik) en 1957, le premier vol d’un homme dans l’espace avec Youri Gagarine en 1961 ou la première sortie extravéhiculaire d’Alexeï Leonov en 1965. Les Américains avaient pris leur revanche et atteint les premiers la Lune en 1969 avec les premiers pas de Neil Armstrong (Apollo XI).

Avec la détente, les deux grands voulurent prouver qu’il était aussi possible de travailler pacifiquement. À l’été 1975, les astronautes américains Stafford, Brand et Slayton rejoignaient en orbite les cosmonautes soviétiques Leonov et Kubasov, grâce à un module d’amarrage permettant le contact entre deux vaisseaux jusqu’alors incompatibles. Le message était clair : même dans les cieux, il était possible de coopérer. Pour les peuples, ce geste symbolique offrait un espoir d’un monde moins divisé.

Le symbole d’un espoir commun

Cette poignée de main entre Leonov et Stafford fut longuement mise en scène, traduite dans les deux langues, filmée et retransmise sur toute la planète. Elle représentait une vision pacifiste de la conquête spatiale, à rebours de la logique de compétition. Bien que les tensions entre les États-Unis et l’URSS aient vite repris après 1975, la mission Apollo-Soyouz a semé les graines d’une collaboration durable, qui mènera à la Station spatiale internationale (ISS) dans les années 2000, la guerre froide s’étant achevée.

Avec une volonté de rendre compatible les systèmes d’amarrages, l’ISS est équipée de colliers d’amarrage multiples. Ce rêve d’une humanité unie dans l’exploration scientifique a animé pendant deux décennies une coopération fragile, mais réelle. Comme pour l’exploration de l’Antarctique, c’est une volonté multilatérale qui anima les concepteurs de l’ISS.

De la station commune à la fracture

Aujourd’hui, la guerre en Ukraine a replongé la coopération spatiale dans l’incertitude. Au-delà, la fébrilité des États-Unis, en perte de vitesse face aux BRICS et particulièrement face à la Chine, remet tout en cause. Si les Soyouz russes continuent de participer aux opérations de l’ISS, les tensions politiques rendent toute collaboration difficile. Washington se tourne vers d’autres projets spatiaux avec Elon Musk, Moscou annonce vouloir construire sa propre station comme la Chine le fait actuellement, et Washington se tourne vers de nouveaux partenaires. Cinquante ans après Apollo-Soyouz, l’espace redevient un terrain de rivalités.

Pourtant, à l’heure des défis planétaires - climat, paix, ressources, intelligence artificielle - le souvenir de cette poignée de main dans les étoiles nous rappelle que le dialogue reste possible, même quand tout semble nous opposer.

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