Comme tous les ans, pour la commémoration du 8 mai 1945, le Comité des Sans Papiers du Nord (CSP59), a organisé une marche depuis la porte des Postes de Lille jusqu’au cimetière d’Haubourdin. C’est là que sont enterrés des centaines de « tirailleurs africains », « morts pour libérer la France et l’Europe des griffes du nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale », rappelle le CSP59. Une gerbe a été déposée vers midi sur la tombe d’un de ces combattants.
« Il faut comprendre l’Histoire pour ne pas commettre les mêmes erreurs », a souligné son porte-parole, Saïd Bouamama. Sur les 300 000 tirailleurs mobilisés, selon le comité, « plus de 10 000 furent tués au combat et 7500 sont morts dans les camps de prisonniers de guerre. […] » Ils étaient « entre 100 000 et 120 000 à débarquer sur les plages de Provence en août 1944 pour libérer la métropole. »
Déplorant les tentatives d’invisibilisation des personnes sans papiers, une représentante de la Ligue des Droits de l’Homme a jugé « indispensable » l’entretien de la mémoire de ces combattants. « Aujourd’hui, complète le CSP59, les petits enfants de ces tirailleurs continuent de mourir dans le désert et dans la Méditerranée du fait d’une politique de l’Union européenne qui continue d’une part à étrangler économiquement les pays africains et d’autre part à faire des frontières communautaires une forteresse maîtrisée. »
Ce mercredi huit mai à Haubourdin, un hommage a également été rendu aux victimes du massacre de Sétif, Guelma et Kherrata, en Algérie. Alors que dans ces villes, le 8 mai 1945, des manifestants algériens avaient revendiqué l’indépendance de leur pays en brandissant le drapeau algérien, la police avait ouvert le feu sur la foule et l’armée française avait enclenché un mois de répression sanglante.
Enfin, un rameau d’olivier a été déposé en solidarité avec la Palestine et pour porter l’exigence de paix.
Ce jeudi 9 mai, c’est sur les tombes des soldats soviétiques morts dans la région, sous les balles des nazis, que se recueilleront les militants.