« On nous demandait de faire aux Vietnamiens ce que les nazis avaient fait en France et que nous avions combattu 5 ans durant. Ça nous a mis dans la situation de communistes allemands enrôlés dans la Wehrmacht. Être obligé de tirer sur des gens qui défendent leur pays, uniquement pour sauver sa vie… ».
Léo en fera l’expérience à deux reprises où il fut cité à l’ordre de l’armée pour avoir permis à ses camarades de s’échapper en mitraillant des assauts Viêt-Minh. Des décorations qu’il refusera (« je ne porte pas de médailles pour avoir tué des gens qui défendaient leur pays »), propos publics qui lui vaudront une amende aggravée lors d’un procès opposant le quotidien communiste Liberté au patron de la verrerie cristallerie d’Arques.
À l’époque, les juges avaient préféré oublier qu’en 1946, le gouvernement français lui-même, peu fier de sa guerre colonialiste, avait pris la décision de ne pas publier au Journal officiel les citations obtenues par les soldats d’Indochine.