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Par Agence de presse Meurisse/Domaine public
Histoire

1936, le Front populaire et les travailleurs

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Temps de lecture : 3 minutes

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Luttes PCF Syndicalisme Front populaire

Le Front populaire est un mythe. Un mythe n’est ni légende ni conte  ! C’est une histoire vraie, fondatrice d’une narration transmise durant des décennies.

Réponse à l’assaut par l’extrême droite du Palais Bourbon le 6 février 1934, marqueur des années 30, le Front populaire est la première grande victoire du mouvement ouvrier en France. En 1871, la bourgeoisie pensait avoir éradiqué pour cent ans les groupes ouvriers lors de la « semaine sanglante » durant laquelle la Commune de Paris avait été écrasée par les Versaillais.

Le Front populaire est le succès électoral le 3 mai 1936 des trois grands partis de gauche (PC, SFIO, Parti radical). Pour la première fois, la SFIO a le groupe de députés le plus important  ; le PC passe d’une dizaine de députés à 72  ; le PR s’affaiblit, mais possède une jeune garde comme Pierre Cote et Jean Zay.

Début juin, le gouvernement est formé, présidé par Léon Blum. Alors que les femmes ne votent pas, trois femmes sont nommées sous-secrétaires d’État (Irène Joliot-Curie, Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore). Le PC n’y participe pas, mais soutient, l’enrichit même dans les moments difficiles.

Le Front populaire est aussi vécu comme une intense période de mobilisation et de lutte. Dans nombre d’entreprises, il n’y a aucun syndiqué  ; sévèrement réprimés, les syndicats sont atones. Pourtant, débutant dès la première semaine de mai, la grève devient générale début juin. Cette grève invente des pratiques et formes de luttes novatrices. Les travailleurs organisent l’occupation d’usines nuit et jour. Sacrilège pour les patrons : la propriété privée serait mise en cause.

Malgré les objurgations patronales, le ministre de l’Intérieur socialiste, Roger Salengro, dit à la radio qu’il refuse d’envoyer les gardes mobiles ou la police pour déloger les grévistes  ! C’est une première qui ne se reproduira jamais plus  ! Effrayés, les patrons acceptent de négocier avec la CGT. Ces négociations ont lieu à l’Hôtel Matignon les 6 et 7 juin. Les travailleurs obtiennent de fortes augmentations de salaire, notamment les femmes qui se voyaient jusqu’ici lésées  ; le droit d’élire dans chaque entreprise des délégués même s’ils sont issus de l’immigration  ; la signature de conventions collectives. Quelques jours plus tard, les députés votent la semaine de 40 heures et surtout 15 jours de congés payés  ! Pour la première fois, tous les travailleurs auront le droit de quitter leur entreprise en étant sûrs de retrouver leur emploi !

Le Front populaire voit aussi la naissance de multiples associations d’éducation populaire.

Ces associations, comme les auberges de jeunesse, vont permettre aux jeunes de découvrir à moindre coût la France. D’autres comme les premières Maisons de la Culture vont ouvrir au Peuple théâtre, musique, lecture, disciplines artistiques.

Certaines faciliteront l’apprentissage de la conduite des avions et de divers sports avec l’aide de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) qui existe encore aujourd’hui. En même temps, Danielle Casanova et Martha Desrumaux créent l’Union des Jeunes Filles de France (UJFF) qui permet aux adolescentes et jeunes filles d’entrer dans la militance politique et de s’émanciper, et ce, malgré le patriarcat.

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