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Philippe Pétain et Pierre Laval quittant l'hôtel Pavillon Sévigné, résidence privée du maréchal à Vichy, vers 1940.
Vote des pleins pouvoirs à Pétain

10 juillet 1940, l’abolition de la République

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Temps de lecture : 3 minutes

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Seconde Guerre mondiale

Il y a 84 ans, les députés et sénateurs qui étaient encore au Parlement votaient en majorité pour donner les pleins pouvoirs à Philippe Pétain.

« En période de crise se découvre la véritable nature humaine : ceux qui travaillent pour le bien commun, ceux qui ne s’intéressent qu’à eux. » Danton

Juillet 1940, l’armée française a été écrasée. Le 22 juin, le gouvernement français, dirigé par Pétain, a accepté l’armistice honteux exigé par le 3ᵉ Reich. Pétain avait été nommé Premier ministre le 16 juin… Il est, cela se murmure partout, partisan d’un armistice avec l’Allemagne. Des parlementaires, parmi lesquels Jean Zay, proposent de partir au Maroc. À partir de l’empire colonial, ils veulent que la France continue la guerre. Le 17 juin, de Bordeaux, le dirigeant communiste Charles Tillon diffuse un tract appelant à la Résistance. De Gaulle, de son côté, va quitter la France pour rejoindre Londres  ; de la BBC, il va lancer le 18 juin son fameux appel à continuer la lutte contre l’Allemagne.

669 députés et sénateurs

Le 29 juin 1940, le Parlement se déplace de Bordeaux à Vichy où se sont déjà installés Pétain et Laval.

En ce début d’été, l’avance allemande a stoppé des millions de Français pris dans l’exode. Le 22 juin, l’armistice a divisé la France en quatre grandes parts :

  • L’Alsace et le nord Lorraine sont de nouveau annexés par l’Allemagne et passent sous les lois nazies du 3ᵉ Reich.
  • Le Nord et le Pas-de-Calais sont séparés de la France et deviennent zones rattachées au gouvernement militaire allemand de Bruxelles.
  • 2/3 de la France et entre autres tous les littoraux français de la mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique deviennent zones occupées, régies par les autorités allemandes de Paris.
  • Le sud de la France est considéré comme zone non occupée  ; Vichy en devient la capitale.

L’extrême droite, les royalistes, les antirépublicains en tout genre, tiennent le haut du pavé. Pour eux, la défaite et l’Occupation sont une divine surprise ! À Vichy, Pétain et Laval s’agitent. Leur objectif est de liquider la République et les valeurs de la Révolution française. Ainsi, le 10 juillet, ils réunissent le Parlement, c’est-à-dire les députés et sénateurs, du moins ce qu’il en reste… En effet, sur les 925 sénateurs et députés, seuls 669 sont présents. Dès janvier 1940, 60 députés et sénateurs ont été déchus de leurs mandats parce qu’ils étaient restés fidèles au choix de leur parti, plusieurs dizaines de députés, dont Jean Zay, étaient sur le paquebot « Massilia » parti pour le Maroc, d’autres n’avaient pas pu ou pas voulu se rendre à Vichy.

Non-lieu pour Robert Schuman

À Vichy, le texte abolissant la République rédigé par Pétain et Laval reçoit 569 oui, 80 non et 20 abstentions. Le texte indique que Pétain, chef de l’État, est chargé de rédiger une nouvelle constitution. Ce nouveau texte précisera le droit du travail, le droit de la famille, le droit de la patrie… Les libertés individuelles, collectives ou publiques vont être abolies…

La Révolution nationale est à l’ordre du jour.

La France se libère  ! L’ordonnance du 9 août 1944 déclare non avenue le texte du 10 juillet. Les parlementaires qui l’ont voté en 1940 deviendront inéligibles et sont condamnés à l’indignité nationale. L’un d’entre eux passera cependant à travers les gouttes… Robert Schuman, un des fondateurs de l’Europe. En 1945, il écrira à de Gaulle pour demander à être exempté de cette peine. Quelque temps plus tard, le tribunal militaire classera l’affaire dans le cadre d’un non-lieu. Robert Schuman deviendra ministre sous la Quatrième République : de 1958 à 1960 il sera élu président de l’Assemblée parlementaire européenne.

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