Après un précédent numéro consacré au syndicalisme dans le monde, les Cahiers de l’IHS s’intéressent à l’action de la CGT en direction des travailleurs immigrés dans un dossier central qui reprend des extraits de la conférence introductive de Gilbert Garrel, le président de l’IHS CGT, lors des journées d’étude des IHS à Super-Besse.
Un phénomène ancien
Dans son article, Gilbert Garrel montre que l’immigration est un phénomène ancien et que dès la fin du XIXe siècle, les syndicats se sont préoccupés d’organiser des travailleurs immigrés. Le président de l’IHS revient sur les différences qui opposent CGT et CGTU durant l’entre-deux-guerres : tandis que la CGT se prononce pour une immigration contrôlée, la CGTU affirme que « nul ouvrier révolutionnaire ne saurait s’élever contre les mouvements migratoires ».
Dans les années trente, la CGTU se bat contre les expulsions qui visent par exemple des mineurs polonais. Après la Seconde Guerre mondiale, les résolutions des congrès de la CGT mettent l’accent sur la nécessité de contrôler l’immigration, mais aussi sur l’égalité des droits entre travailleurs français et travailleurs immigrés.
Dans les années 1970, la CGT dénonce les expulsions massives et les campagnes racistes. Dans les années 1980, elle participe aux marches des jeunes pour l’égalité. Tandis que la législation contre l’immigration se durcit sous Pasqua et Debré puis sous Sarkozy, la CGT joue pleinement son rôle de rempart syndical contre l’extrême droite en appelant à voter contre le FN en 2002 dans une démarche unitaire large.
Pour Gilbert Garrel, « depuis son origine, la CGT s’est attachée à porter les revendications des travailleurs immigrés pour une égalité de traitement social avec les travailleurs français. Il y a dans cette démarche un souci de solidarité internationale, mais aussi un combat pour endiguer les idéologies racistes et xénophobes qui se développent sur les bases du dumping social orchestré par le patronat ».
La grève des PTT en 1974
En dehors du dossier sur les travailleurs immigrés et la CGT, les Cahiers de l’IHS se sont intéressés à la grande grève des PTT de 1974. Les projets de réforme du gouvernement portent en germe la séparation des activités télécommunications et postales et suscitent un mécontentement d’autant plus fort que les agents des PTT se plaignent de l’insuffisance des salaires et de conditions de travail dégradées.
La grève éclate le 17 octobre 1974 dans les locaux du bureau-gare de Lyon-PLM. Dès le lendemain, on compte 98 % de grévistes dans les centres de tri parisiens. Le 15 novembre, alors que la grève dure depuis près d’un mois, le taux de grévistes est toujours de 91 %. Les personnels reprennent finalement le travail le 2 décembre, après 45 jours de grève, non sans avoir obtenu une forte augmentation du budget social, des primes et l’ouverture de négociations salariales.
Le combat pour la paix et le désarmement
La rubrique « Archives » des Cahiers de l’IHS de la CGT publie une note de travail du 30 septembre 1945, signée André Tollet et Roger Deniau. Celle-ci s’adresse aux dirigeants des fédérations et des Unions départementales, en leur fournissant une trame pour leurs futures interventions dans le cadre du cinquantenaire de la fondation de la CGT et les invite à se référer à des exemples locaux tant pour la partie historique que pour aborder les problèmes immédiats que doit affronter la CGT.
Gilbert Garrel évoque aussi le combat de la CGT, conjointement avec le Mouvement de la Paix, pour la paix et le désarmement. L’article ne cache pas les hésitations qui traversèrent parfois la CGT, mais Gilbert Garrel insiste sur le fait que la CGT n’a jamais cessé de lutter pour le désarmement. Lors de son 41ᵉ congrès, tenu à Lille en 1982, en pleine crise des euromissiles, le syndicat revendique « la suppression de tout armement nucléaire de caractère national, multinational et européen ». Les deux derniers articles de ce numéro des Cahiers de l’IHS s’intéressent à l’année 1793 et au combat du Comité de salut public et des sans-culottes pour sauver la République ainsi qu’à l’activité de la commission sport de la CGT.