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Stas Moroz/shutterstock
Un livre à lire

Le milliardaire du bocage de Christian Planchais

Accès libre
Temps de lecture : 2 minutes

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À lire

Le milliardaire du bocage dont il est question dans ce premier roman de Christian Planchais est assez facilement reconnaissable. Comme sont reconnaissables les tenants et aboutissants de ce qu’on appelle la crise agricole.

Vous entrez dans ce livre [1] et n’en sortez qu’à la dernière page, déçus qu’il n’y en ait pas de suivantes....

Que devient Hubert Roblais, patron du groupe laitier de Lactazar, parti « dans un sprint effréné… avec ses godasses de bureaucrate » ? Que devient son fils, courant corde au cou, chaînes aux mains, après s’être débarrassé de ces carcans ? Comment se passeront leurs retrouvailles, leur confrontation ? Pourront-ils évoluer vers davantage d’humanité ? Mais aussi quel avenir pour la famille Jarry, petits producteurs laitiers face aux mastodontes industriels ? Le combat est bien sûr inégal entre ces paysans et les géants mondiaux de l’industrie laitière.

Au-delà de ce « polar » social (toute ressemblance avec des évènements existants, etc., etc.), Christian Planchais nous plonge dans une étude de mœurs à la fois réaliste, burlesque mais aussi pleine de compréhension, de bienveillance, presque de tendresse. La confrontation entre le monde paysan, les gens de la ville, les néoruraux, la vie d’un établissement scolaire, rien n’est artificiel car l’auteur, originaire de Mayenne, a vécu et vit ce dont il parle.

Selon les pages, l’émotion ou le rire sont au rendez-vous.

Les seuls qui ne trouvent pas grâce aux yeux de l’auteur sont les conseillers en marketing. La satire est féroce envers ces spécialistes de la communication avec leurs anglicismes mystifiant le PDG Roblais qui a appris « sur le tas » à être patron. Ce sont eux les plus mauvais de l’histoire. Il est réconfortant pour la langue française que l’inflation de ces expressions en anglais - je ne dis pas anglaises - soient relevées et ridiculisées par un excellent anglophone, ce qu’est Christian Planchais.

Sont également au rendez-vous les images mentales, précises, vivantes … Pour ma part, j’ai « vu » le roman : j’ai visualisé un film. Le livre peut même être diffusé dans une série (c’est la mode), car chapitre après chapitre nous sommes tenus en haleine. La seule chose qui risquerait d’être perdue c’est la saveur des jeux homophoniques. L’I Faune, Tip Top, Phoque Sniouze, le logiciel Milky Way (entre autres), sont tout à fait irrésistibles.

Le milliardaire du bocage, un livre donc à déguster sans modération et à offrir sans hésitation à ses amis quels que soient leur âge et leur culture.

Notes :

[1Le milliardaire du bocage, Christian Planchais. Les petits ruisseaux, 18 euros, 259 pages.

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