Premier secrétaire de 1972 à 1994, acteur majeur du Programme commun et des grandes batailles sociales, mais aussi symbole d’un parti en reflux, Georges Marchais (1920-1997) demeure une personnalité controversée. L’ouvrage se veut une enquête historique. Mais qu’apprend-on vraiment sur celui qui fut, pour des millions de militants, la voix et le visage du PCF ?
Un parcours revisité : l’ouvrier devenu chef
Sophie Cœuré insiste sur la trajectoire sociale exceptionnelle de Marchais. Né dans une famille modeste de Normandie, ouvrier ajusteur, il incarne l’ascension politique rendue possible par le Parti des années 1950-1960 sous l’influence de Maurice Thorez.
L’autrice met en avant la discipline, l’efficacité organisationnelle et l’ancrage populaire de ce militant atypique, dont le parler direct séduisait autant qu’il agaçait. Elle revient aussi sur les zones d’ombre, notamment son passage en Allemagne pendant la guerre. Prudente, elle n’apporte pas de conclusion faute de traces suffisantes, à rebours des suspicions qui ont alimenté polémiques grossières et attaques anticommunistes dans les années 1980.
Entre ouverture et verrouillage
Le cœur du livre porte sur les années de gloire…