Et ça n’a pas manqué en effet, car de bout en bout, le public a clairement manifesté qu’il était gagné par la joyeuse et virtuose folie régnant tant sur le plateau que dans la fosse d’orchestre.
Rossini aimait la gaieté, le mouvement de la vie, il avait le sens de l’effet théâtral et la gastronomie gourmande n’était pas son moindre plaisir. Examinons de plus près les ingrédients qui, habilement mélangés, ont ainsi fait monter la savoureuse et néanmoins piquante sauce rossinienne dans la marmite lilloise
Une conduite d’acteurs précise et déjantée
Un metteur en scène, Jean- François Sivadier, fou de théâtre, connaissant la chanson sur le bout des doigts, qui a eu l’idée d’installer cet opéra bouffe dans un univers de théâtre de tréteaux avec coulisse ouverte en fond de scène et changements à vue dans un bric-à-brac de jalousies (c’est le mot qui convient dans cette histoire) en lattes de bois un temps suspendues, un temps déglinguées, s’affaissant au sol avec fracas selon la tournure des événements ; une lune matinale traçant sa route avec la légèreté d’un ballon de baudruche, des chaises prêtes à renverser sur un sol parsemé d’étoiles, ou non, c’est selon ; une pièce…