Une dizaine de figurants ont ensuite brandi des pancartes affichant le nombre de détenus dans les prisons israéliennes : 3600 détenus administratifs, 9500 prisonniers politiques, plus de 200 enfants et adolescents emprisonnés. Dans ces geôles, la torture fait partie du quotidien de nombreux prisonniers.
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Gaza : 160 journalistes tués depuis le 7 octobreComme l’écrit notre confrère Pierre Barbancey, grand reporter au journal L’Humanité , « la mobilisation internationale a permis de briser le mur du silence israélien. Depuis des mois, des organisations de défense des droits humains dénoncent les conditions de détention des Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza et emprisonnés à Sde Teiman, une base militaire dans le désert de Néguev (Anakab pour les Arabes), près de la ville de Beer-Sheva (Bir al-Saba), officiellement pour y placer les ’’combattants illégaux’’, selon une loi israélienne adoptée en décembre 2023. Une définition assez floue pour enfermer n’importe quel Palestinien. »
Si cette loi de 2023 aggrave le sort des Palestiniens, les incarcérations sont légion depuis longtemps. La manifestation lilloise donnait des exemples concrets, à l’instar de cette Palestinienne de 33 ans et mère de deux enfants, Aya Al-Khatib. « En février 2021, elle entrait dans sa deuxième année de détention dans les prisons de l’occupation israélienne », témoigne une des photos présentées par les militants. « Arrêtée le 17 février 2020, elle a subi de dures conditions de détention dans le centre de Jalameh et a été condamnée à 4 ans de prison pour espionnage et soutien financier au profit du Hamas, elle affirme que les fonds récoltés étaient destinés aux familles palestiniennes sous blocus à Gaza. »
Parmi les autres cas cités, celui de Nofoth Hammad, 16 ans, ré-arrêtée alors qu’elle avait été libérée au terme d’un échange, ou encore Kareem Ghawanmeh, 12 ans, retenu comme quatre de ses frères plus âgés. Sans oublier, bien-sûr, Marwan Barghouti, arrêté et condamné à vie depuis 2002.