Les chiffres sont d’autant plus alarmants si on les compare avec ceux des années précédentes : on note une hausse de 3 % par rapport à 2023, de 27 % par rapport à 2022 et de 120 % par rapport à 2020.
À noter que les chiffres sont sûrement incomplets. En effet, ils ne tiennent pas compte des appels au 115 (numéro d’urgence pour les personnes sans-abris) qui n’aboutissent pas, des enfants obligés de vivre dans des squats ou des bidonvilles et des enfants non accompagnés.
Adeline Hazan, présidente d’Unicef France, déclare être très « inquiète de voir que, loin de s’améliorer, la situation empire d’année en année ». Et d’ajouter que « c’est une tragédie quand on connaît les conséquences désastreuses tant en termes de santé mentale que d’éducation. [...] à partir du moment où on n’a pas de logement, on ne peut pas aller à l’école dans de bonnes conditions, on ne peut pas se soigner dans de bonnes conditions ».
Pour les deux organisations, les causes sont multiples : politique « de court terme » ; « loi anti-squat et baisse des APL » ou le « détricotage de la loi SRU », qui oblige des villes à respecter un quota de logements sociaux.
Le président de la FAS rappelle que le gouvernement s’était engagé en 2022 pour qu’il n’y ait plus d’enfants à la rue, « engagement que nous attendons toujours ».
« On est face à un gouvernement démissionnaire qui n’a pas fait grand-chose et qui n’a même pas fait semblant de faire quelque chose » déplore Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre. Il appelle ainsi le futur gouvernement à prendre « à bras-le-corps les problématiques liées au logement ».