Entre le vote de la grève le 12 septembre dernier et la signature de l’accord, Boeing et ses fournisseurs auraient perdu près de 12 milliards de dollars. Cette démonstration de force fait date et devrait rassurer les travailleurs quant à l’utilité de la grève pour obtenir satisfaction.
Ils arrachent l’augmentation des salaires à hauteur de 38 % sur quatre ans, mais aussi un certain nombre de primes. Le géant de l’aéronautique s’engage par ailleurs à fabriquer son prochain avion dans la région de Seattle, berceau de l’entreprise. Des dizaines de milliers d’emplois sont assurés pour au moins 15 ans, d’après le syndicat.
En somme, c’est une année semée de difficultés qui se termine pour Boeing. Elle avait commencé par la perte d’un porte-bouchon en plein vol le 5 janvier dernier, entraînant quelques blessés, due à l’absence de quatre boulons sur l’avion. Les mois suivants et les audits s’enchaînant, plusieurs hauts responsables étaient limogés, accusant à la fois de mauvais résultats financiers et des lacunes en matière de sécurité.
Cette victoire des ouvriers pousse la nouvelle direction dans ses retranchements, après des décennies d’abandon de l’outil de production au profit de la finance et des cours de bourses.