C’est un coup de théâtre pour le peuple Bangladais ce lundi 5 août. La Première ministre sociale-démocrate Sheikh Hasina a précipitamment quitté le pays par hélicoptère après que le palais gouvernemental ait été pris d’assaut par des manifestants.
À la suite des élections du 7 janvier 2024, Hasina entamait son 5ᵉ mandat en tant que Première ministre. Le scrutin fut majoritairement contesté par les nationalistes bangladais du BNP (Parti nationaliste du Bangladesh) et de nombreux affrontements avec la police nationale se succèdent depuis le début de l’année.
Sheikh Hasina était la Première ministre ayant occupé le poste le plus longtemps dans l’histoire du pays, depuis 2009. La Ligue Awami (parti social-démocrate que dirige Hasina) fut l’organisation politique permettant au Bangladesh de devenir autonome, se séparant du Pakistan oriental en 1971.
Il s’agit aujourd’hui d’une gauche très contestée, notamment sur le bilan de sa politique envers les étudiants (salaire des diplômés, faveurs envers les proches du pouvoir…).
En effet, la plupart des contestataires du pouvoir de la Première ministre proviennent du BNP, allié du parti islamiste du Bangladesh, et revendiquent un Bangladesh soumis à l’économie de marché et à un retour à des valeurs « traditionnelles ». Il s’agit des conservateurs de droite bangladais.
Les affrontements de ce lundi ont entraîné 94 morts civils dans le pays, poussant la Première ministre à s’enfuir de Dacca et le chef des armées Waker-Uz-Zaman a annoncé la formation d’un nouveau gouvernement provisoire.
