L’industrie chimique française traverse une période de turbulence. D’ici à trois ans, elle pourrait perdre jusqu’à 15 000 emplois, soit environ 8 % des 200 000 postes actuels. Une hémorragie sociale dans un secteur qui fait face à trois défis : le coût élevé de l’énergie, une concurrence internationale agressive, et une demande européenne en nette diminution.
Mais l’année 2024 est d’ores et déjà marquée par des plans de réduction des dépenses et des suppressions de postes qui se multiplient. Parmi les grandes entreprises touchées, des noms comme Solvay et ExxonMobil, qui ont réduit leur activité sur le territoire, notamment en Normandie.
Pour tenter d’y remédier, des discussions ont été engagées entre EDF afin de conclure des contrats à long terme, qui prendraient le relais du tarif préférentiel actuel expirant fin 2025. Mais ces négociations sont au point mort.
Trois défis auxquels s’ajoutent les exigences de rentabilité toujours plus fortes de la part des actionnaires ; une pratique dénoncée constamment par les syndicats, à l’image de la CGT qui exige la nationalisation du secteur.