C’est un nouveau tournant historique qu’a provoqué Emmanuel Macron dans un courrier adressé hier à Mohammed VI, Roi du Maroc. Habitué des revirements quant aux positions historiques de la France en matière internationale, le Président considère cette fois que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Une prise de position vivement critiquée, à l’image du Sénateur PCF des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi, qui y voit la validation de « l’entreprise coloniale entamée dans le sang et la violence par Hassan II et poursuivie par le monarque actuel au mépris du droit international ».
Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental est annexé par le Maroc depuis 1975. Ce territoire, plus étendu que le Royaume-Uni, est farouchement disputé depuis et reste un sujet de discorde important entre l’Algérie et le Maroc. Paris tenait jusqu’ici une position « équilibrée » et plutôt respectueuse des résolutions de l’ONU qui « prévoient l’organisation d’un référendum d’autodétermination » rappelle le Sénateur.
Le Front Polisario, force motrice des luttes pour l’indépendance du Sahara occidental, s’en trouve d’autant plus esseulé ; il dénonce « le soutien français à l’occupation violente et illégale » du territoire. Des affrontements ponctuels ont toujours lieu avec les forces armées marocaines.
L’Algérie, quant à elle, n’a pas caché sa fureur à la lecture de cette lettre et a décidé hier de rappeler son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, avec effet immédiat, pour la troisième fois en moins de trois ans.