Condamné à verser la somme de 10.000 euros de dommages et intérêts pour « préjudice moral » à M. Arnaud Begin, EDF fait l’objet d’une plainte par le conseil des prud’hommes de Charleville-Mézières remontant à septembre 2020, à la demande du principal concerné.
Le conseil a invoqué une vingtaine de faits : inégalité de traitement, réflexions désobligeantes, bureau sans téléphone, sans clef ou sans armoire pendant plusieurs mois… La condamnation intervient, selon la cour, à partir du moment où ces faits sont « matériellement établis ».
Ce sont les courriers adressés par M. Begin aux ressources humaines qui ont permis à sa situation de se débloquer, à l’impulsion du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ainsi que de l’Autorité de sûreté nucléaire chargée de l’inspection du travail dans la centrale où le principal concerné travaillait.
Pendant plusieurs années de procédures, le salarié pensait plusieurs fois avoir sorti la tête de l’eau. Un entretien individuel pour aborder sa situation qu’il n’a jamais obtenu, une nouvelle affectation fin 2019 censée le protéger, mais l’isolant d’autant plus ou encore une proposition de reclassement l’affectant à un poste sans responsabilités managériales.
À bout, Arnaud Begin décrivait sa situation comme comparable à « de la torture chinoise, quand on fait tomber des gouttes d’eau une à une ». Après deux tentatives de suicide, la cour d’appel de Reims rend en partie justice à M. Begin. Licencié de l’entreprise en mars 2024, l’ex-employé de chez EDF compte contester cette décision devant le conseil de prud’hommes de Paris.
De son côté, l’entreprise n’a pas souhaité commenter cette condamnation dont ils écopent.