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Histoire

Des militants exemplaires : le cas des cadres communistes de l’école régionale du Nord

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Mise à jour le 24 mai 2024
Temps de lecture : 4 minutes

La formation des militants et des cadres appelés à exercer des responsabilités a été une préoccupation constante du Parti communiste, dès ses premières années.

La première école centrale du Parti communiste s’ouvre en novembre 1924 à Bobigny. Une deuxième session se tient en novembre-décembre 1925. En 1930, sous l’impulsion de Victor Fay, responsable à la formation du PCF, des écoles régionales sont mises en place afin de sélectionner et d’outiller aux responsabilités les militants les plus prometteurs, appelés à devenir permanents rémunérés du parti.

La première école régionale organisée dans le Nord se tient au printemps 1930. Prévue à l’origine pour vingt-cinq élèves, l’école régionale du Nord en accueille finalement douze, plus un délégué polonais de la Main d’œuvre étrangère. Le rapport de Victor Fay en tire un bilan très positif :

« Si le choix personnel était bon et le niveau de l’école particulièrement élevé, sa composition au point de vue de l’importance stratégique de certains rayons ou industrie était insuffisante. Il nous manquait particulièrement les représentants du textile (Halluin), des produits chimiques, des dockers, les mineurs eux-mêmes étaient insuffisamment représentés, surtout à cause de la défaillance de trois délégués-mineurs, pris pour les élections locales au début de l’école. […] le choix des élèves était fait très sérieusement et les conditions matérielles de travail et de sécurité ont été réalisées. Au point de vue financier, les élèves ont consenti certains sacrifices, à notre avis encore insuffisants (l’indemnité moyenne 20 francs). L’école coûta près de 5 000 francs, mais étant donné les résultats acquis, on peut considérer cette somme comme pas très élevée. Le programme de l’école a été entièrement réalisé sauf certains cours régionaux qu’il fallait en partie supprimer […]. Les répétitions étaient très animées, vivantes. Les travaux pratiques en général très réussis surtout après les premiers jours de tâtonnement. […] Les rapports avec les délégués régionaux et les militants locaux étaient excellents. […] Les élèves ont signalé comme particulièrement difficiles les cours sur la méthode et la question nationale et coloniale, ces problèmes étant absolument inconnus dans la région. La présence était bonne, les élèves ont fait tout leur possible pour perdre le moins. Leur ardeur au travail et intérêt porté aux cours impressionnants ».

Parmi les élèves du Pas-de-Calais qui participent à cette école régionale de douze jours au mois de février 1930, on repère les noms de Léon Cheneau, qui devient secrétaire du rayon de Lens à partir de 1931 et de Cyprien Quinet, qui vient alors d’être nommé secrétaire permanent du syndicat des mineurs du Pas-de-Calais.

Quelques mois plus tard, les militants formés lors de l’école régionale du Nord forment l’ossature des stagiaires d’une école régionale d’instructeurs. Treize élèves y participent, en provenance des rayons de Lille, Douai, Tourcoing, Valenciennes et Lens.

Avec ces nouveaux instructeurs, des écoles de rayons sont donc mises en place dans ces cinq secteurs. À Calais, où les communistes s’efforcent d’organiser les dockers et les nombreux chômeurs, c’est une école de propagande qui est mise en place en 1932.

Plusieurs cadres communistes du Pas-de-Calais participent en 1930 et 1931 à l’École léniniste internationale (ELI) de Moscou : c’est le cas de Cyprien Quinet, qui vient de suivre l’école régionale du Nord « où il a été classé parmi les meilleurs élèves » et de Gaston Coquel qui avait suivi l’école centrale de Clichy en novembre-décembre 1925.

Formés à Moscou pendant près d’un an, tous deux accèderont ultérieurement à des responsabilités nationales, Quinet en devenant à son retour de l’ELI secrétaire de la Fédération nationale unitaire des travailleurs du sous-sol, puis conseiller général en 1935 et député en 1936, Coquel en devenant secrétaire national des Jeunesses communistes en 1933 aux côtés de Jeannette Vermeersch puis secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT du Pas-de-Calais après la réunification de décembre 1935.

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