Rachida Dati ose tout. Alors que l’Assemblée nationale avait rejeté son projet de holding du service public de l’audiovisuel, elle a fait appel à l’article 44.3 de la Constitution lors de l’examen du texte par le Sénat. Du presque jamais vu dans cette assemblée. Cet article (qui évoque le célèbre 49.3) permet d’éviter l’examen des amendements présentés par les parlementaires et, en l’occurrence, à obliger les sénateurs, lors de la séance du 11 juillet, à ne se prononcer que sur leur approbation ou leur refus du texte. Évidemment, le texte soutenu par la ministre de la Culture a été adopté. Il repassera, à partir de la rentrée de septembre, devant les députés.
Cet épisode révèle au moins une vérité : le projet du gouvernement ne fait pas l’unanimité. Pire, il soulève de nombreuses craintes, à raison. Il n’est pas nouveau. À l’origine, l’idée remonte au quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il a été repris par Emmanuel Macron. Le fait qu’il soit défendu aujourd’hui par Rachida Dati ne peut laisser personne indifférent.
Un service public plus fort, mais contre quoi ?
La ministre, maintes fois interrogée par les médias, s’avère incapable d’argumenter le bien fondé de la réforme qu’elle…