Ces annonces rejoignent une tendance globale de déclin de la production manufacturière, avec une chute particulièrement rapide au cours du mois d’octobre. Des chiffres qui mettent en doute – et c’est peu dire – les annonces tonitruantes du gouvernement sur la supposée réindustrialisation de la France.
Entre déboires énergétiques et politiques court-termistes
Rien de surprenant du côté de Michelin, avouent les syndicats. Depuis des mois, la production est en baisse et l’inquiétude monte quant à la banalisation du chômage partiel. Il était d’ores et déjà prévu que des usines du groupe de pneumatique suspendent « temporairement » leurs activités en fin d’année.
Mais le couperet est tombé. Si le Directeur général du groupe maintenait encore il y a quelques semaines « qu’on ne ferme jamais de site pour une question de conjoncture », il confirme par ses annonces que cela n’avait rien de rassurant.
C’est ce que rappelle le PCF dans son communiqué, arguant que « notre industrie est engluée dans une crise structurelle, et notamment sur la question énergétique ». Et d’ajouter que « le gouvernement peut immédiatement baisser de 30% le prix de l’électricité » en « sortant du marché européen de l’énergie, mais aussi en se donnant réellement les moyens de développer notre production nucléaire ».
Le Parti de Fabien Roussel en veut pour preuve l’Allemagne, qui vit une crise industrielle sans précédent, que d’aucuns qualifient d’effondrement, et qui « ne peut pas compter sur une production énergétique abondante et à bas-coût, victime du choix dogmatique de mettre fin à leur filière nucléaire ».
« La guerre met en péril l’industrie »
Enfin, c’est l’absence totale de contrôle des actionnaires et des groupes qui est pointée du doigt. Pour le PCF, le nœud du problème réside dans le choix fait par les groupes de « privilégier la fabrication en petits volumes de produits à haute valeur ajoutée dans l’hexagone, pour délocaliser le reste dans d’autres pays, bien souvent au sein de l’Union européenne ».
Loin d’analyser isolément les événements et les bouleversements dans le monde, le parti voit un lien très étroit entre « le coût de la guerre » et les déboires dans le secteur industriel européen.
Pour lui, le conflit accentue fortement les difficultés énergétiques du continent. Conclusion toute faite, il s’agit d’ouvrir urgemment des pourparlers pour à la fois « éviter le risque d’un élargissement » et pour « reprendre la main sur nos industries ».
Une voix originale dans la période, qui refuse de faire porter la responsabilité des difficultés européennes sur les épaules de la Chine.