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Un Vendéen aux commandes

Bruno Retailleau pour durcir l’Intérieur

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Gouvernement

Après deux longues semaines de tractations, la composition du gouvernement a été annoncée ce samedi 21 septembre, peu avant 20 heures par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler. Parmi les 39 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, le nom de Bruno Retailleau n’est pas une surprise. Il confirme l’opération de droitisation à laquelle il fallait s’attendre.

Durant l’attente de ces derniers jours, le nom du président du groupe « Les Républicains » au Sénat, a été l’un des premiers à avoir été évoqué pour succéder à Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur. La veille de l’annonce officielle, les médias avaient même parlé d’un futur « ministre de l’Intérieur ET de l’immigration ». Voilà qui donne le ton.

Le Premier ministre Michel Barnier jure haut et clair que les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal » seront « intégralement préservées ». Il pense aux textes sur la PMA, l’IVG, le mariage pour tous. Monsieur est trop bon. Il pose ainsi un pare-feu contre les craintes soulevées par le nom de Laurence Garnier un temps pressentie pour la Famille et finalement nommée à la Consommation. Elle s’était positionnée, entre autres, contre le mariage pour tous, exactement comme Michel Barnier lui-même.

Retour de la droite dure

En revanche, le Premier ministre n’évoque pas le dossier « Immigration » dans les mêmes termes. Ce dimanche soir, sur France 2, il a encore rappelé sa volonté de rigueur sur ce sujet. Avec Bruno Retailleau, il sera sans aucun doute bien servi.

Seul « poids lourd » parmi les 39 membres du gouvernement, Bruno Retailleau occupe désormais un poste très stratégique. En acceptant de prendre le bureau de Gérald Darmanin, place Beauvau, il sait ce qu’il fait. En premier lieu, il est le symbole du retour aux commandes du parti qui a perdu devant les électeurs : le LR. C’est le retour de la droite dure de François Fillon. Belle revanche que le Vendéen doit apprécier.

En ce début d’année encore, le président LR au Sénat réaffirmait l’incompatibilité de sa formation avec le macronisme. En mai 2023, Bruno Retailleau répondait à un entretien au Journal du dimanche avec Olivier Marleix (chef des députés LR) et Éric Ciotti (alors à la tête de LR qu’il vient tout juste de quitter). Tous trois annonçaient leur proposition de loi pour l’immigration.

Que disaient-ils ? Restriction au droit du sol et au droit d’asile, réduction de l’Aide médicale d’État (AME), fortes limites pour la régularisation, voire interdiction, pour les sans-papiers sans exception pour les emplois en tension, délit de séjour irrégulier, rétablissement de la double peine, facilitation des expulsions (même si l’on sait que la politique d’expulsion butte sur la volonté des gouvernements censés recevoir les personnes concernées). Dans les régions et départements, les préfets peuvent s’attendre à des directives et autres ordonnances particulièrement salées.

Ces intentions ont été réaffirmées en ce début d’année pour contester la censure du Conseil constitutionnel sur un certain nombre de points de la loi Asile et Immigration de Darmanin. Pour le dire clairement, on ne perçoit aucune différence entre la position des Républicains et celle du Rassemblement national.

Les gènes de l’extrême droite

On peut raisonnablement douter que Bruno Retailleau, qui se revendique clairement homme d’ordre, d’autorité et de fermeté, renonce à ses obsessions. Les nombreux dossiers qui l’attendent (à commencer par la police) en donneront la preuve. L’ancien président du Conseil général de Vendée a adhéré à l’UMP en 2010 avant, élu Sénateur, d’en devenir président de groupe au Sénat puis président du groupe LR. Mais auparavant, c’est avec et au sein du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe De Villiers qu’il a fait ses armes. Les gènes de l’extrême droite ne le gêneront pas aux entournures.

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