Même si cela est compliqué à mesurer, on peut tout de même constater que les pays asiatiques en ont bénéficié. C’est notamment le cas de l’Inde, de la Chine et d’une Indonésie bien fournie en pétrole et en gaz.
Parallèlement, se trouvent les pays qui en ont le moins souffert. Très clairement, la Russie et les USA qui disposent de beaucoup d’énergie s’en tirent bien mieux que l’Union européenne qui souffre terriblement. Pour l’Allemagne, c’est encore pire, avec une industrie chimique qui commence à quitter son territoire pour se délocaliser aux États-Unis où l’énergie est abondante et peu coûteuse.
Malgré les sanctions, la Russie bat des records de croissance
On peut noter la bonne santé de l’économie russe avec une résilience capable de réduire l’impact de la récession de 2022 de -1,2 % pour aller vers un rebond important en 2023 de +3,6 %. Pour 2024, les prévisions sont de +2,4 %, c’est dire mieux que la France, l’Allemagne, et même des USA qui ne sont pourtant pas en guerre. C’est peu dire que l’économie russe a bien résisté aux sanctions en substituant le Dollar par le Yuan, pesant désormais 45 % des transactions financières sur la place de Moscou.
Au cœur de la réaction russe se trouvent les investissements en forte augmentation pour des raisons militaires (atteignant les 40 %), mais aussi la consommation des ménages et la construction d’infrastructures. Remarquons que la Russie a mis en œuvre un mécanisme d’apprentissage des sanctions mises en place dès 2014, en tirant les leçons pour parer aux actuelles 18 000 sanctions, record mondial absolu.
Le pétrole russe raffiné en Inde
Cette apparente inefficacité des sanctions trouve sa raison dans les mesures préventives prises par le gouvernement russe, couplées au fait qu’une majorité de pays se refuse à les appliquer. Prenons l’exemple de l’Inde qui a pris position contre la Russie à l’ONU et qui continue sans souci à commercer avec Moscou. Ce commerce lucratif lui permet de revendre à l’Union européenne le pétrole importé de Russie et raffiné en Inde, tout en réalisant de belles marges.
Notons qu’une écrasante partie des pays du sud ne se sent pas concernée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Pire même, ils ont le sentiment d’un deux poids deux mesures face aux nombreuses guerres qui secouent le monde.
Ajoutons à cela que le soutien de la Chine, deuxième puissance économique au monde, aide aux bons résultats économiques de la Russie. Des résultats qui feraient jalouser notre ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, dont les propos prétentieux - « nous allons mettre à genoux l’économie russe » — se révèlent aujourd’hui totalement contredits par la réalité.