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Nagasaki, Japon, le 9 août 1945 - Everett Collection/shutterstock
Guerre et paix

Hiroshima, Nagasaki : Des symboles pour éradiquer définitivement la bombe.

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Mise à jour le 23 octobre 2024
Temps de lecture : 8 minutes

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Armement Guerre États-Unis Japon

Sous le terme de la bombe, on entend la bombe atomique ainsi que tous les missiles porteurs de charge nucléaire.

79 ans après les bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki au Japon, les 6 et 9 août 1945, par les États-Unis, il n’y a plus eu, heureusement, de nouveau bombardement atomique  ; cela ne saurait masquer les nombreux accidents causés lors des essais, ou la gestion erratique des déchets nucléaires militaires  ; les populations de Polynésie et d’Algérie ont encore les plus grandes difficultés à faire reconnaître les dégâts naturels et humains subis par eux et leur écosystème.

Par ailleurs, en Métropole, la gestion des déchets militaires ainsi que les risques liés à l’existence de l’appareil français de dissuasion nucléaire (laboratoires, bases militaires stockant, entretenant et modernisant la bombe) sont encore trop méconnus du grand public, y compris des riverains desdits sites.

De traités en traités

Face à la montée en puissance du nombre des ogives nucléaires dans le monde, en particulier pendant la guerre froide, la communauté internationale met en place des outils pour lutter contre la dissémination nucléaire. Tout d’abord, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), conclu en 1968, est signé par une très grande majorité d’États  ; il engage à empêcher de nouvelles puissances (hors USA, URSS, France, Grande-Bretagne, Chine) de se doter de l’arme nucléaire et à ce que ces dernières s’engagent dans des politiques de réduction de leur arsenal.

Pour le premier point, cela a en partie fonctionné, mais n’a pas empêché Israël, Inde, Pakistan et Corée du Nord de rejoindre, de manière non reconnue par le TNP, ce club « légal » des 5 puissances nucléaires.

Sur le deuxième point, il n’y a pas d’effort sérieux pour sortir de l’arme nucléaire, le principe de dissuasion nucléaire continue d’être agité comme une garantie de paix…

Pendant les années 1980, la fièvre atomique en Europe conduit à des traités de limitation d’armements entre États-Unis et URSS. Malheureusement, ces traités sont suffisamment souples pour être contournés aujourd’hui : ainsi, en 2019, les États-Unis ont annoncé la fin de leur participation au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire qui visait à éliminer les missiles de croisière et les missiles balistiques.

Des dépenses en hausse dans l’arme atomique

Le Traité sur l’Interdiction des armes nucléaires (TIAN), entré en vigueur le 22 janvier 2021, interdit le développement, les essais, la production, le transfert, la possession, l’utilisation et la menace d’utilisation d’armes nucléaires. Ce traité va donc plus loin que le TNP de 1968 et engage les États dans une voie inédite de désarmement nucléaire, y compris pour les neuf états dotés de la bombe.

Ce traité a été promu via la mobilisation citoyenne, notamment la Campagne Internationale pour l’Abolition des armes nucléaires (ICAN), récompensée par le prix Nobel en 2017.

En 2024, 93 états ont signé le traité et 70 l’ont ratifié  ; les États dotés de l’arme atomique ne sont pas désireux de s’engager dans cette voie, bien au contraire.

Ainsi, selon ICAN, les dépenses consacrées à l’arme atomique ont augmenté en moyenne de 13 % en 2023 avec des pointes à plus de 17 % pour la Grande-Bretagne et les USA, la France se situant à + 5 %. Les réductions de dépenses publiques ne touchent pas le domaine militaire, conforté par la loi de Programmation Militaire de 2023 et ses 413 milliards d’euros jusqu’en 2030 (de l’argent , il y en a …. pour les armées et les marchands d’armes  ; mais pas pour les services publics, l’école et la santé…).

L’investissement actuel porte sur la modernisation de l’arsenal, la miniaturisation des têtes nucléaires  ; le stock mondial est de 10 000 têtes nucléaires, l’essentiel se trouvant aux USA, et en Russie. Mais avec 5 % seulement du stock existant , on peut faire disparaître la planète Terre.

On l’a vu précédemment, avec le TIAN, la bombe atomique est devenue illégale, elle est dangereuse pour la planète et les humains, elle coûte cher. Autant d’arguments pour s’en défaire  ; comme nos gouvernants ne le veulent pas, c’est aux peuples du monde de peser sur leurs décisions pour engager la désescalade et sortir de ce système  ; nous ne voulons pas vivre un nouveau Hiroshima ou un nouveau Nagasaki, dont les conséquences seraient aujourd’hui bien plus importantes compte tenu de la puissance des bombes modernes et du risque de réponse de la puissance agressée.

Des mobilisations mondiales

Comme cela a été fait en 1950, par le Congrès mondial des partisans de la paix, avec l’appel de Stockholm, le Mouvement de la Paix lance aujourd’hui un appel mondial pour l’élimination totale des armes nucléaires.

« Nous, citoyennes et citoyens de tous pays, constatons que les armes nucléaires sont illégales, dangereuses, coûteuses et immorales et que leur élimination est prévue par le Traité de Non-Prolifération Nucléaire (TNP) et par le Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) entré en vigueur le 22 janvier 2021.

Nous, citoyennes et citoyens de tous pays, exigeons de tous les États du monde qu’ils mettent réellement et sans délai tout en œuvre dans le respect des traités précités pour réaliser l’élimination totale des armes nucléaires, armes d’épouvante et d’extermination massive des populations, voire d’anéantissement de toute vie sur Terre.

Nous exigeons que toutes les ressources gaspillées pour ces armes soient utilisées pour le bien-être de l’humanité, pour la lutte contre le réchauffement climatique, pour la protection de notre planète commune et la construction d’un monde de paix basé sur la justice, la solidarité et la coopération ».

L’arme nucléaire, c’est dangereux, ça coûte cher  ; il nous faut nous emparer de la question pour que nos représentants locaux et nationaux fassent évoluer les positions de la France à l’égard du TIAN et que notre pays s’engage dans un vrai désarmement atomique.

À l’occasion de ce triste anniversaire des bombardements atomiques, des centaines de rassemblements ont eu lieu dans le monde et aussi en France. Ces rassemblements servent à informer la population, mettre le focus sur le sujet et se rappeler au bon souvenir de nos élus.

En Corrèze, par exemple, un rassemblement avait lieu comme chaque année au bord de la rivière Dordogne, à l’appel du Mouvement de la Paix, pour partager un moment de fraternité et alerter sur ce danger.

La symbolique des bougies allumées permet au mot PAIX de jaillir des ténèbres de la nuit et de projeter un peu d’espoir pour le désarmement atomique, après la mort et les souffrances de tant de victimes de l’arme atomique.

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