Toute économie repose sur son infrastructure énergétique. Sans flux stable, pas d’industrie, pas de transport, pas de données. L’électricité est devenue le socle invisible du capital numérique : l’énergie qui alimente serveurs, véhicules, IA, métropoles et chaînes de valeur. Les data centers engloutissent déjà plus de 530 TWh par an, et l’Agence internationale de l’énergie prévoit plus de 1 500 TWh d’ici 2030.
L’électricité, colonne vertébrale du capital numérique
À mesure que l’économie s’immatérialise, elle s’enracine paradoxalement dans une matière toujours plus lourde : les centrales, les lignes à haute tension, les métaux rares. Le numérique ne flotte pas dans le ciel des idées, il se branche sur des câbles, des transformateurs et des turbines.
C’est là que se trouve la clé de la puissance contemporaine. Le monde des infrastructures détermine celui des superstructures. Lénine le formulait déjà : « Le socialisme, ce sont les soviets plus l’électricité. » Derrière la formule, une leçon universelle — la politique n’existe qu’à travers ses conditions matérielles.
Deux visions du futur : planification ou rentabilité
Face à la nouvelle révolution énergétique, deux logiques…