Une notice rouge, émise par le Japon depuis 2012 pour « conspiration d’abordage », avait mystérieusement disparu du site d’Interpol, laissant croire à Watson qu’il pouvait voguer librement. Surprise ! La notice refait surface alors que lui et son équipage accostent à Nuuk, capitale du Groenland, pour faire le plein de carburant. Coïncidence ? Pour la Fondation Watson, c’est un coup monté : « Le Japon a rendu la notice confidentielle pour faciliter son arrestation », accusent-ils.
Des enjeux économiques pour le Japon
Retour en arrière. En 1986, la Commission baleinière internationale (CBI) impose un moratoire sur la chasse commerciale des baleines, sauvant ainsi plus de 5 000 cétacés de l’extinction. Mais certains pays, comme le Japon, la Norvège et l’Islande, continuent leurs boucheries. Le Japon, en particulier, utilisait la faille du moratoire autorisant la chasse à des fins de recherche scientifique jusqu’en 2019, date à laquelle le Japon quitte la CBI, promettant de se limiter à ses eaux territoriales.
Pourtant, la Fondation Watson a des soupçons. Le Japon n’aurait pas vraiment raccroché les harpons dans les eaux internationales. En 2024, la compagnie baleinière nippone Kyodo Senpaku met à flot un nouveau navire baleinier de 113 mètres, le Kangei Maru. La compagnie dément, bien sûr, toutes ambitions de voguer en dehors de ses eaux. Mais c’est un mensonge selon la fondation du capitaine Watson qui voit arriver la reprise de la chasse en haute mer dans l’océan Austral et le Pacifique Nord d’ici à 2025.
C’est là que Watson devient vraiment gênant pour Tokyo, alors pile au moment du lancement du nouveau navire-usine, la notice rouge refait surface et Paul Watson est arrêté. Pour ses soutiens, l’arrestation ne fait aucun doute : c’est une action « politiquement motivée ».
Les baleines ne font pas le poids face aux appétits financiers. Pourtant, ce sont elles les véritables sauveuses des écosystèmes. Chaque baleine, en absorbant autant de carbone que 30 000 arbres, est un trésor vivant. Le Fonds monétaire international (FMI) estime qu’une baleine vaut 2 millions de dollars, non pour sa viande, mais pour son rôle écologique crucial.