Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/412

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/412

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Thomas J Mitchell/shutterstock
Arrestation

Paul Watson harponné par les baleiniers

Accès abonné
Mise à jour le 7 août 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Commerce Justice Biodiversité

Paul Watson s’est fait passer les menottes ce 21 juillet au Groenland, capturé par les autorités danoises alors qu’il fonçait vers le passage Nord-Ouest pour barrer la route à un baleinier japonais. Le capitaine de Sea Shepherd, habitué à narguer les braconniers des mers, se retrouve maintenant cloué sur la banquise jusqu’au 15 août, en attendant que la justice décide de son extradition vers le Japon.

Une notice rouge, émise par le Japon depuis 2012 pour « conspiration d’abordage », avait mystérieusement disparu du site d’Interpol, laissant croire à Watson qu’il pouvait voguer librement. Surprise  ! La notice refait surface alors que lui et son équipage accostent à Nuuk, capitale du Groenland, pour faire le plein de carburant. Coïncidence  ? Pour la Fondation Watson, c’est un coup monté : « Le Japon a rendu la notice confidentielle pour faciliter son arrestation », accusent-ils.

Des enjeux économiques pour le Japon

Retour en arrière. En 1986, la Commission baleinière internationale (CBI) impose un moratoire sur la chasse commerciale des baleines, sauvant ainsi plus de 5 000 cétacés de l’extinction. Mais certains pays, comme le Japon, la Norvège et l’Islande, continuent leurs boucheries. Le Japon, en particulier, utilisait la faille du moratoire autorisant la chasse à des fins de recherche scientifique jusqu’en 2019, date à laquelle le Japon quitte la CBI, promettant de se limiter à ses eaux territoriales.

Pourtant, la Fondation Watson a des soupçons. Le Japon n’aurait pas vraiment raccroché les harpons dans les eaux internationales. En 2024, la compagnie baleinière nippone Kyodo Senpaku met à flot un nouveau navire baleinier de 113 mètres, le Kangei Maru. La compagnie dément, bien sûr, toutes ambitions de voguer en dehors de ses eaux. Mais c’est un mensonge selon la fondation du capitaine Watson qui voit arriver la reprise de la chasse en haute mer dans l’océan Austral et le Pacifique Nord d’ici à 2025.

C’est là que Watson devient vraiment gênant pour Tokyo, alors pile au moment du lancement du nouveau navire-usine, la notice rouge refait surface et Paul Watson est arrêté. Pour ses soutiens, l’arrestation ne fait aucun doute : c’est une action « politiquement motivée ».

Les baleines sauveuses des océans

Les baleines ne font pas le poids face aux appétits financiers. Pourtant, ce sont elles les véritables sauveuses des écosystèmes. Chaque baleine, en absorbant autant de carbone que 30 000 arbres, est un trésor vivant. Le Fonds monétaire international (FMI) estime qu’une baleine vaut 2 millions de dollars, non pour sa viande, mais pour son rôle écologique crucial.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Spéculation alimentaire Céréales et marchés financiers, le négoce des vautours

En amont des producteurs, des fabricants et des distributeurs, les acteurs financiers prospèrent sans scrupules, invisibles pour le grand public. Ils font la pluie et le beau temps sur les prix des matières premières agricoles. Ces acteurs, ce sont des banques, des fonds d’investissements, des assurances qui profitent de l’opacité et l’absence de régulations pour spéculer sur les matières premières alimentaires. Pire, les différentes crises sont autant d’opportunités de tirer leur épingle du jeu pour ces vautours sans vergogne.