Lorsqu’en 1989 naît le mouvement Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), personne n’y prête trop attention. Candidats et élus CPNT s’allient rapidement aux partis de droite et, épisodiquement, à l’extrême droite. Leur ennemi, c’est l’écolo-bobo du coin, mais ils ont quand même l’habitude de voter contre les mesures sociales et pour les propositions réactionnaires.
Face à eux, des écolos résolus à détruire « l’ennemi de chasse » à défaut de l’ennemi de classe ; cet assassin de petites bêtes qui jouit à la seule idée de voir s’asphyxier un poisson ou agoniser un perdreau farci de plombs. Au fil des décennies, les arguments s’affineront. On soulignera que chasseurs et pêcheurs sont d’insatiables picoleurs pratiquant le tir aux vélotouristes et aux petits enfants qui gambadent dans les bois.
De la cueillette à l’agro-alimentaire
De l’autre côté, on vouera aux gémonies les bouffeurs de quinoa-bio importé de Bolivie et du Pérou par bateaux, amoureux d’une nature où les loups et les lions sont végétariens… S’ajoutent aujourd’hui les débats induits par le développement du végétalisme (vegan), avatar de l’idéologie animaliste ou antispéciste. C’est une évolution normale du débat…