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Chasse, pêche, cueillette et environnement

Faux débats pour que rien ne change

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Environnement Pêche Chasse

Un faux procès est intenté depuis longtemps aux chasseurs et aux pêcheurs. C’est mal connaître leur rôle et c’est méconnaître l’aspect néfaste de solutions inadaptées. Le Mouvement national des chasseurs et pêcheurs progressistes œuvre à informer sur la réalité et à rétablir des vérités. Décryptage.

Lorsqu’en 1989 naît le mouvement Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), personne n’y prête trop attention. Candidats et élus CPNT s’allient rapidement aux partis de droite et, épisodiquement, à l’extrême droite. Leur ennemi, c’est l’écolo-bobo du coin, mais ils ont quand même l’habitude de voter contre les mesures sociales et pour les propositions réactionnaires.

Face à eux, des écolos résolus à détruire « l’ennemi de chasse » à défaut de l’ennemi de classe ; cet assassin de petites bêtes qui jouit à la seule idée de voir s’asphyxier un poisson ou agoniser un perdreau farci de plombs. Au fil des décennies, les arguments s’affineront. On soulignera que chasseurs et pêcheurs sont d’insatiables picoleurs pratiquant le tir aux vélotouristes et aux petits enfants qui gambadent dans les bois.

De la cueillette à l’agro-alimentaire

De l’autre côté, on vouera aux gémonies les bouffeurs de quinoa-bio importé de Bolivie et du Pérou par bateaux, amoureux d’une nature où les loups et les lions sont végétariens… S’ajoutent aujourd’hui les débats induits par le développement du végétalisme (vegan), avatar de l’idéologie animaliste ou antispéciste. C’est une évolution normale du débat dans une société où le rapport à la mort, sujet tabou, a changé. La chasse, la pêche et la cueillette, nous les avons pratiquées pour nous nourrir ; puis on a inventé l’élevage et l’abattage collectifs, créé des boucheries, des abattoirs et payé des gens pour tuer à notre place...

Tout ça pour en arriver aujourd’hui à des produits « désanimalisés » qu’il ne reste qu’à cuisiner, ou pire à réchauffer sans qu’on puisse avoir la moindre idée du processus qui conduit de l’élevage à la mort de l’animal. Puisqu’on est débarrassé de la corvée de tuer, pourquoi donc continuer à chasser et à pêcher ? Et, surtout, pourquoi permettre à des chasseurs et des pêcheurs de nous rappeler par leurs pratiques que ce que nous mangeons était auparavant un être vivant, tué par des êtres humains ?

Fausses solutions…

En attendant que ce débat de fond soit clairement abordé, les anti-chasse et anti-pêche attaquent le problème par le bien-être animal et l’environnement. Des centaines, des milliers d’espèces disparaissent ? « Les chasseurs et les pêcheurs vous dis-je ! ».

Et l’un de demander l’arrêt de la chasse aux sangliers en ville (Grenoble), l’autre la création de réserves où la nature pourra s’épanouir sans prédateurs. Son voisin voudra empêcher que les poissons soient victimes du saturnisme (maladie du plomb) donc voudra interdire l’usage des plombs de pêche (pour lester les lignes).

Enfin, un homme politique, récemment converti au quinoa intégrera dans son programme des présidentielles de 2022 l’interdiction de la « pêche au vif » pour éviter que le poisson-leurre ne souffre avant d’être bouffé par le brochet. Que 60 % des poissons « sauvages » de nos rivières soient remplis de PCB… il s’en fout.

Que des sangliers en surnombre ravagent les cultures et causent des accidents… faut laisser faire, c’est la nature…

Que dans la Drôme, une expérience « d’ensauvagement » crée des risques d’hybridation entre cerfs sika (asiatiques) importés et cerfs élaphes (race locale) au risque de faire disparaître l’espèce locale… pas grave, un cerf c’est un cerf…

Qu’on remplace les plombs de pêche par des lests en plastique, comme proposé auparavant par les mouvements écolos... parce que le plastique c’est meilleur pour la nature comme on sait…

Drôle d’écologie qui au nom du mieux propose parfois le pire.

… vrais responsables

Le catalogue des solutions qui n’en sont pas s’étoffe régulièrement de nouvelles idées. Loin d’être ineptes, elles répondent à un principe vieux comme le pouvoir : tout changer pour que rien ne change. La logique est identique à celle qui fait tenir des discours moralisateurs contre les fraudeurs à la carte vitale ou au RSA… pour ne pas s’attaquer à la fraude fiscale des super-riches et aux dizaines de milliards offerts aux actionnaires.

Quand on ne veut pas tirer loin, on rapproche la cible ; le SDF, le pauvre, le chômeur, l’immigré ou, ici le chasseur et le pêcheur amateurs.

En jeu, préserver la recherche du profit personnel maximum qui provoque pollution massive, dérèglement climatique, industrialisation de l’agriculture, artificialisation des terres, disparition de milliers d’espèces et recul de la biodiversité.

Ces problèmes soulevés par le récemment créé Mouvement national des chasseurs et pêcheurs progressistes n’intéressent donc pas que les chasseurs et les pêcheurs.

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