La météorologie est la science qui étudie les phénomènes atmosphériques dont les vents, les pressions, les températures et les relations qui relient ces phénomènes. Elle permet des prédictions à court terme en intégrant à la fois ces données mais également des relevés en plusieurs endroits pour définir des mouvements de masses atmosphériques.
La première démarche rigoureuse menée l’a été dans la Chine antique il y a 3 200 ans. Il aura fallu attendre le XVᵉ siècle en Europe et l’invention d’instruments de mesure comme le thermomètre par Galilée, ou le baromètre par le philosophe français Blaise Pascal pour affiner les mesures et leur donner une base internationale. Par la suite, la multiplication des points de mesure tout autour du globe et la mise sur pied d’un système international harmonisé ont été parachevées en 1873 par la création de l’organisation météorologique internationale à Vienne. Enfin, c’est le mathématicien norvégien Wilhelm Bjerknes qui a proposé un modèle d’équations dans le but d’intégrer les paramètres atmosphériques pour prévoir le temps qu’il fera effectivement en un point donné : c’est notre météo.
Dissocier climat et météo
Mais la météorologie est une science de court terme, elle ne travaille que sur quelques jours. Au contraire, la climatologie étudie les tendances de fond. Sur la base des relevés météorologiques, les climatologues dessinent les moyennes sur des mois, années ou décennies. C’est cette échelle, plus longue, dont on constate le dérèglement : à l’échelle du globe et d’une année sur l’autre, le climat n’est plus stable, il se réchauffe et entraîne avec lui des conséquences qui accentuent ce réchauffement climatique. C’est tout l’enjeu des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ou GIEC : mesurer les variations climatiques et prévoir les évolutions des températures et leurs conséquences.
La différence entre réalité immédiate et de long terme interroge sur notre perception des évolutions du temps, qu’il s’agisse de moyennes, difficilement appréciables à l’échelle individuelle, ou des épisodes extrêmes localisés, marquants mais pas pour autant significatifs. Difficile d’apprécier le réchauffement climatique quand on a été inondé plusieurs fois depuis un an !
La nécessité de l’approche scientifique
C’est pourquoi les rapports du GIEC sont si indispensables : par rapport à la période de référence, à savoir 1850-1900, la planète s’est déjà réchauffée de 1,1° et ce réchauffement s’accélère. Parmi les éléments étudiés par le GIEC, on trouve les conséquences de ces dérèglements en termes de montée des eaux, de sécheresses, d’inondations, mais également pour le vivant, végétaux, animaux et humains compris.
Finalement, par ses travaux, Wilhelm Bjerknes nous a offert les moyens de prévoir le temps, mais également une démarche scientifique systématique. Sur la base de ses travaux et grâce aux modélisations informatiques, nous bénéficions d’un avantage inédit : nous pouvons anticiper.