En mai 1999, un voyageur s’inquiétait de la profusion des débris qui flottaient autour du curieux voilier qui allait lui permettre de traverser l’Océan Indien. Les sacs en plastique avaient beau être payants à Jakarta, le maigre courant qui sert de déversoir à la Mer de Java vers le détroit de la Sonde, regorgeait d’emballages.
Ce voyageur pouvait-il imaginer que 25 ans plus tard son propre corps serait imprégné de plastique ?
Il avait vu disparaitre dans son enfance, la consigne des bouteilles en verre. Il avait vu apparaître les récipients thermoformés pour les yaourts et les « petits-suisses ». Il se souvenait de discussions entre adultes sur la profusion des bouteilles en plastiques que l’on retrouvait dispersées dans la nature.
Mais il n’avait pas imaginé la pollution invisible qui pénètre partout et ne s’élimine pas.
C’est que la matière plastique ne s’intègre à aucun des grands cycles biologiques de notre environnement. Rien à voir avec le cycle du carbone ou celui de l’eau qui permettent aux éléments de passer d’un milieu à l’autre, puis de retourner finalement dans leur milieu d’origine. Le plastique, à l’inverse, s’accumule, se fragmente très lentement en micro, puis en…