Si ce « tunnel de Gibraltar » voyait le jour, il pourrait révolutionner les échanges en établissant un lien direct entre le continent européen et le continent africain. Mais les défis logistiques et techniques sont immenses. Pour de nombreux analystes, il s’agirait de « l’un des exploits d’ingénierie les plus importants de l’histoire moderne ».
Une entreprise allemande aux commandes
C’est l’un des chantiers les plus ambitieux du monde. Il s’agit de faire un forage sur plus de 40 km, au cœur d’une zone sismique active. Mais le jeu en vaut la chandelle et ni le Maroc, ni l’Espagne, ne semblent vouloir revenir en arrière.
Les ingénieurs privilégient depuis 1996 une solution ferroviaire, à l’image du tunnel sous la manche. Mais ce n’est qu’en 2023 que les gouvernements espagnols et marocains se sont résolus à relancer le projet. Depuis, les choses semblent avancer.
Une entreprise allemande a été retenue par le gouvernement espagnol pour réaliser des études de faisabilité et, dès la fin d’année 2024, le pays avait débuté des études sismologiques sur place. Les coûts sont partagés entre les deux États, mais personne ne sait à ce stade à combien s’élèvera le projet final.
Quoi qu’il en soit, ce tunnel pourrait très vite faire transiter 13 millions de tonnes de marchandises et 13 millions de passagers chaque année, entre Tanger au Maroc et Tarifa en Espagne. Ce tracé « favorisera le développement des réseaux de transport entre l’Espagne et le Maroc et créera un espace de coopération sans précédent entre l’Union européenne et le Maghreb », avait assuré la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA).
À l’image du tunnel sous la manche qui fêtait ses 30 ans en 2024, l’Afrotunnel ouvrirait de nouvelles possibilités avec un fret ferroviaire renouvelé. L’idée que ce corridor puisse aussi accueillir voitures et camions reste dans les tuyaux.