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Le 23 janvier - 17 h - Dunkerque

Un meeting « historique » pour l’avenir d’ArcelorMittal

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Temps de lecture : 5 minutes

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Industrie Sidérurgie ArcelorMittal Syndicalisme Emploi

Les salariés d’ArcelorMittal Dunkerque n’en peuvent plus. L’avenir de l’usine sidérurgique de Dunkerque apparaît de plus en plus précaire. Ce jeudi 23 janvier à 17 h, la CGT organise un grand meeting, salle de l’Avenir, à Dunkerque, pour alerter la population sur la catastrophe économique qu’entraînerait la fermeture du site. Les explications de son secrétaire général, Gaëtan Lecocq.

La sidérurgie française et européenne va mal. Voilà des mois que la CGT alerte sur la situation de l’usine dunkerquoise d’ArcelorMittal. Pourquoi organisez-vous un meeting de grande ampleur ?

Gaëtan Lecocq : Nous voulons à la fois mobiliser les responsables politiques et avertir la population sur les dangers que représenterait une fermeture d’ArcelorMittal Dunkerque. Je l’ai déjà dit et je le répète, ce serait un tsunami industriel qui concernerait à la fois le Dunkerquois, le Calaisis, le Boulonnais et l’Audomarois.

De nombreuses activités économiques dépendent du site sidérurgique. Par exemple : les Carrières du Boulonnais, la cimenterie de Lumbres, la centrale de production et de distribution d’électricité DK6, à Dunkerque, la Communauté urbaine de Dunkerque et son réseau de chaleur qui produit du chauffage collectif grâce à ArcelorMittal, etc. Les services publics seraient, eux aussi, atteints comme les hôpitaux ou le transport public urbain. L’usine finance en partie le réseau de bus. Depuis 2018, Dunkerque est la plus grande agglomération d’Europe à disposer d’un réseau de transports en commun gratuit. C’est en partie grâce à la sidérurgie. Dans le Dunkerquois, une famille sur cinq dépend d’ArcelorMittal.

En termes d’emplois, quelles seraient les conséquences ?

G.L : Le site de Dunkerque emploie 3 200 salariés en contrat à durée indéterminée. Il faut ajouter 6 000 salariés employés par les entreprises sous-traitantes. Mais tous comptes faits, nous estimons qu’une fermeture de l’usine aurait des répercussions, dans le Dunkerquois, sur 20 000 à 30 000 emplois. Par exemple, les commerces seraient, eux aussi, touchés. Voilà pourquoi je parle de « tsunami ».

Dans un récent entretien pour notre journal, vous disiez qu’il est temps que les politiques s’emparent du dossier. Cela veut dire que rien ne bouge depuis que les syndicats tirent l’alarme ?

G.L : D’abord, la CGT prévient et alerte depuis longtemps. Le 13 septembre dernier, la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie (FTM) a organisé une journée nationale (et même internationale puisque nous répondions à l’appel du réseau syndical mondial IndustriAll). À Dunkerque, cela nous a donné l’occasion de rappeler les réalités locales.

Résultats, quelques mois plus tard, nous apprenons la fermeture des unités de Reims et de Denain. À Dunkerque, le projet de décarbonation est repoussé. Et le 3 janvier dernier, l’usine débute l’année avec un incendie à la cokerie qui, depuis, ne tourne plus qu’à 80 %. Nos nombreux appels à l’investissement, en termes de sécurité et en termes industriels, ne sont jamais entendus. On en voit les conséquences et les différents événements récents confirment nos craintes.

Qui la CGT a-t-elle invité à la réunion du 23 janvier ?

G.L : Les responsables politiques doivent mettre la pression sur l’industriel et sur l’État. Nous avons besoin d’eux. Jeudi, nous avons invité Aurélie Trouvé, la présidente de la Commission Finances à l’Assemblée nationale. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, sera présent ainsi que Cédric Brun (qui est syndicaliste et conseiller régional des Hauts-de-France). Bien-sûr, nous comptons aussi sur tous les élus du territoire. Côté syndicats, il y aura par exemple Jean-Paul Delescaut pour l’Union départementale CGT, le secrétaire général de la CGT d’ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, et David Blaise, de la FTM. Plusieurs bus vont partir de Lille. Nous attendons beaucoup de monde pour un événement que la salle de l’Avenir n’a pas vécu depuis des décennies.

Propos recueillis par Philippe Allienne
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