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Haut fourneau de l'aciérie ThyssenKrupp à Duisbourg, en Allemagne - uslatar / Shutterstock.com
Allemagne

ThyssenKrupp en plein chaos

Accès libre
Mise à jour le 23 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Mots -clé

Industrie Sidérurgie Allemagne

Jeudi en fin de journée, le plus grand producteur d’acier allemand Thyssenkrupp Steel Europe (TKSE) a annoncé le départ de son président, de son directeur général et de cinq autres membres du conseil d’administration.

Signe d’un conflit de plus en plus profond sur l’avenir et les plans de restructuration de la branche acier. Une vente de la division acier désormais menacée en raison d’un conflit sur l’orientation future avec la maison mère.

C’est une entreprise décapitée qui se réveille ce vendredi à Duisbourg, en Allemagne. Le président du directoire de la branche acier de Thyssenkrupp, Bernhard Osburg, et le président du conseil de surveillance, Sigmar Gabriel, vont tous les deux quitter l’entreprise.

Après des semaines de querelles internes sur l’orientation future de la division sidérurgique de l’entreprise, le président du conseil de surveillance Sigmar Gabriel et d’autres membres du conseil de surveillance ont annoncé leur démission devant les journalistes. L’homme politique du SPD et ancien vice-chancelier Sigmar Gabriel est devenu président du conseil de surveillance de ThyssenKrupp Steel Europe en 2022. Il est également président d’Atlantic Bridge depuis 2019.

Vente partielle à Daniel Krestinsky

Ce remaniement de la direction intervient à un moment critique, alors que l’entreprise est en pourparlers pour une vente partielle au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui a récemment acquis une participation de 20 % dans TKSE.

Daniel Kretinsky a récemment acquis une participation de 20 % dans TKSE et des inquiétudes sont apparues concernant les négociations en cours pour l’achat de 30 % supplémentaires à Thyssenkrupp. Le différend se concentre sur deux interrogations : l’ampleur de la restructuration et l’investissement nécessaire. « L’incertitude parmi les travailleurs est à son maximum. Les craintes concernant l’avenir des employés et de l’entreprise sont perceptibles partout » note Tekin Nasikkol, qui siège au conseil de surveillance de Thyssenkrupp, composé de 20 membres.

Crise profonde chez le géant allemand

Miguel López, directeur général de Thyssenkrupp, chargé de conclure la vente de TKSE, a considéré qu’un plan présenté au début du mois et approuvé par les cabinets de conseil Roland Berger et McKinsey n’allait pas assez loin. « Miguel López va maintenant mettre en œuvre cette stratégie de manière encore plus rapide et cohérente. C’est le message clair de l’évolution d’hier », a déclaré Marc Tuengler directeur général de DSW (association allemande de protection de la propriété de titres) qui représente les actionnaires privés de Thyssenkrupp. De son côté, la fondation Alfried Krupp von Bohlen und Halbach, principal actionnaire de Thyssenkrupp avec une participation de 21 %, s’est refusée pour l’heure à tout commentaire.

Le syndicat IG Metall a déploré dans une déclaration que la direction de Thyssenkrupp AG « avait conduit ce groupe dans un chaos sans précédent ». Les représentants des travailleurs au conseil de surveillance ont demandé une réunion extraordinaire du conseil pour faire face à la situation. La division sidérurgique de Thyssenkrupp emploie 27 000 personnes. Rien que 13 000 d’entre eux travaillent à Duisbourg.

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