La manifestation est organisée par l’association « Les Amis de la Commune de Paris », présidée par William Langlois, et la Fédération des Associations Laïques (FAL) dirigée par Nassim Sidhoum. Mandatés par la FAL, Éric Verbrackel et Pierre Outteryck ont obtenu du FPH une subvention de 3 000 euros pour mettre en valeur La Colonne aux Baisers.
Le Chapiteau des Baisers (ou la Colonne aux Baisers) a été sculpté par Émile Derré (1867-1938) en 1898, il a obtenu la médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900.
Avant d’être installée à Roubaix en 1997 grâce à Bruno Gaudichon, directeur de La Piscine (musée de Roubaix), elle était érigée dans le Jardin du Luxembourg à Paris. François Mitterrand la fit remplacer en 1984 par la statue de Mendès France.
Les quatre bas-reliefs du chapiteau représentent la maternité, l’amour, la consolation et la mort. L’infirmière et institutrice Louise Michel apparaît embrassant le géographe Élisée Reclus sur la face de la consolation et le révolutionnaire Auguste Blanqui sur la face de la mort.
Tous trois jouent un rôle important lors de la renaissance de la République à la chute du Second Empire. Ils voulaient une République sociale qui se batte pour l’émancipation de tous les travailleurs et des femmes considérées à cette époque comme des « mineures ».
L’expression du peuple
La Commune de Paris est un grand moment de l’histoire de France, de l’histoire du mouvement ouvrier et de l’histoire du monde. Elle servit d’emblème et d’exemple à différents moments révolutionnaires. On parle en Chine de la Commune de Canton, en Espagne de la Commune d’Oviedo…
La Commune de Paris débute le 18 mars 1871.
Le 2 septembre 1870, l’armée impériale de Napoléon III avait été écrasée à Sedan par les troupes du roi de Prusse. Le 4 septembre, la République est proclamée à Paris. Bientôt, les troupes allemandes assiègent la capitale. L’hiver est terrible. La misère et la faim tuent. Pourtant, la population résiste. Un armistice est signé le 28 janvier 1871, scellant ainsi la défaite française. Le 10 mai est signé le Traité de paix de Francfort.
Le 18 mars, plusieurs régiments viennent saisir sur la colline de Montmartre des canons payés par des collectes organisées par des sections regroupant des quartiers populaires de Paris. La foule s’interpose, empêchant leur saisie. Le jour-même, la mobilisation enfle et bientôt les partisans d’une « commune libre », rappelant la Révolution de 1789, prend en main l’administration et la vie de la capitale. La Commune est dirigée par des ouvriers, des socialistes et des républicains qui veulent favoriser l’expression du Peuple. Des réformes importantes sont décidées : interdiction de travailler de nuit dans les boulangeries, remise des dettes contractées pour des loyers non payés durant le siège de Paris, développement d’actions en faveur des femmes par l’Union des femmes pour la défense de Paris, mise en place d’une école laïque et gratuite… L’objectif est « l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes ».
Réfugié à Versailles, le gouvernement dirigé par Thiers, aidé par les Prussiens, se prépare à reconquérir Paris. Pendant plusieurs jours, appelés « semaine sanglante », l’armée dite régulière reprend rue par rue la capitale. Les Communards sont écrasés : plus de 20.000 morts sont dénombrés lors de ces quelques jours, sans compter les milliers de déportés.
Depuis 153 ans, la Commune de Paris est fêtée dans le monde entier.
