Meckert ayant abandonné ses activités salariées, il lui faut bien vivre. Marcel Duhamel, le patron de la toute nouvelle Série noire, lui propose alors de rejoindre la collection policière de la NRF. L’ennui, c’est qu’en ces années d’après-guerre, la mode est à la littérature anglo-saxonne. Qu’à cela ne tienne, Jean Meckert devient John Amila, et le tour est joué ! Il est ainsi le deuxième écrivain français à intégrer la collection, après Serge Arcouët, alias Terry Stewart, avec La Mort et l’Ange, en 1948.
Un pseudonyme pour résister à la dureté du temps
Le premier roman noir d’Amila, Y’a pas de bon dieu !, paru en 1950, se conforme à l’esthétique en vogue, le roman se déroule aux États-Unis, dans une petite communauté villageoise menacée de disparition par la construction d’un barrage qui va engloutir sa vallée. Il n’est pas interdit d’y voir la mobilisation des habitants de Tignes, en Savoie, qui luttèrent à la fin des années 1940 contre la construction du barrage du Chevril qui devait finir par noyer leur village.
Mais l’essentiel n’est pas là. Sous les dehors d’un roman « américain » aux couleurs de la France, l’auteur se fait l’écho des peurs des débuts de la guerre froide…