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Littérature prolétarienne et romans noirs

Et Meckert devint Amila

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Mise à jour le 6 décembre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Littérature

Jean Meckert est un écrivain prolétarien qui connut un succès d’estime avec son premier roman, Les Coups, publié chez Gallimard sous les auspices de Jean Paulhan et d’André Gide, en 1942, en pleine Occupation. D’autres romans suivirent, comme L’Homme au marteau, Nous avons les mains rouges ou La Lucarne, mais ils eurent du mal à trouver leur public.

Meckert ayant abandonné ses activités salariées, il lui faut bien vivre. Marcel Duhamel, le patron de la toute nouvelle Série noire, lui propose alors de rejoindre la collection policière de la NRF. L’ennui, c’est qu’en ces années d’après-guerre, la mode est à la littérature anglo-saxonne. Qu’à cela ne tienne, Jean Meckert devient John Amila, et le tour est joué  ! Il est ainsi le deuxième écrivain français à intégrer la collection, après Serge Arcouët, alias Terry Stewart, avec La Mort et l’Ange, en 1948.

Un pseudonyme pour résister à la dureté du temps

Le premier roman noir d’Amila, Y’a pas de bon dieu !, paru en 1950, se conforme à l’esthétique en vogue, le roman se déroule aux États-Unis, dans une petite communauté villageoise menacée de disparition par la construction d’un barrage qui va engloutir sa vallée. Il n’est pas interdit d’y voir la mobilisation des habitants de Tignes, en Savoie, qui luttèrent à la fin des années 1940 contre la construction du barrage du Chevril qui devait finir par noyer leur village.

Mais l’essentiel n’est pas là. Sous les dehors d’un roman « américain » aux couleurs de la France, l’auteur se fait l’écho des peurs des débuts de la guerre froide…

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