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Mort de Madeleine Riffaud

Un « R » comme Résistante

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Mise à jour le 15 novembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Seconde Guerre mondiale Hommage

Résistante, poétesse, journaliste, Madeleine Riffaud est morte ce mercredi 6 novembre. Elle était née à Arvillers, dans la Somme, le 23 août 1924 et venait donc d’avoir cent ans.

Elle incarnait la résistance à la souffrance, la résistance à l’occupation nazie, la résistance à la colonisation, la résistance aux mauvaises conditions de vie. Elle avait aussi la volonté de dire, de raconter, d’être le témoin de son époque. Elle aura été un témoin de l’Histoire.

Elle a à peine 16 ans, en 1940, lorsque, tuberculeuse, elle fait un séjour en sanatorium, en Isère. Ses parents fuient Paris, occupé par les Allemands. Durant son séjour en Isère, elle est agressée. Dès 1942, elle regagne Paris et la Résistance, sous le nom de guerre de Rainer, un pseudonyme emprunté à l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke. Deux ans plus tard, en 1944, elle devient militante au Parti communiste et intègre les Francs-tireurs et partisans (FTP) et abat un officier allemand près des Tuileries. Comme il lui tourne le dos, elle attend qu’il se retourne. « J’ai été plus rapide que lui », racontera-t-elle. En fait, elle ne voulait pas lui tirer dans le dos comme un soldat allemand l’avait fait pour son ami.

Prise sur le fait par un collaborateur qui, avec son véhicule, la percute contre un mur avant de la livrer à la Gestapo, elle est incarcérée et torturée pendant des semaines, sans jamais parler. Elle parvient à s’échapper, juste à temps pour participer à l’insurrection parisienne et à la libération de Paris.

Après la guerre, elle devient journaliste et travaille pour « Ce Soir », sous la direction de Louis Aragon, puis « La Vie Ouvrière ». Elle couvre les grèves de 1947 et la grève des mineurs de 1948. Dès 1954, elle part au Viêt-Nam. Elle connaît Hô Chi Minh qu’elle a rencontré en 1946, à Paris. Journaliste pour « L’Humanité » à partir de 1957, elle couvre la guerre d’Algérie. C’est à Oran, en 1962, qu’elle est victime d’un attentat de l’OAS.

À partir de 1964, elle retourne au Viêt Nam et couvrira le conflit jusqu’à 1973. Elle témoigne aussi dans des livres : « Dans les maquis Vietcong » (Ed Julliard, 1965) et « Au Nord-Viêt-Nam » (Ed. Julliard 1967). Après la fin du conflit, elle ne s’arrête pas là. Elle se fait embaucher, comme fille de salle, au sein de l’Assistance publique, à Paris. Elle dénonce la condition des hospitaliers (déjà  !) et en écrit un livre : « Les Linges de la nuit » qui sera publié par Michel Lafon à un million d’exemplaires.

Jamais fatiguée, elle témoignera ensuite de son expérience de résistante auprès du jeune public. Son histoire est racontée dans une BD en trois tomes, éditée chez Dupuis, « Madeleine, Résistante ».

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