Elle incarnait la résistance à la souffrance, la résistance à l’occupation nazie, la résistance à la colonisation, la résistance aux mauvaises conditions de vie. Elle avait aussi la volonté de dire, de raconter, d’être le témoin de son époque. Elle aura été un témoin de l’Histoire.
Elle a à peine 16 ans, en 1940, lorsque, tuberculeuse, elle fait un séjour en sanatorium, en Isère. Ses parents fuient Paris, occupé par les Allemands. Durant son séjour en Isère, elle est agressée. Dès 1942, elle regagne Paris et la Résistance, sous le nom de guerre de Rainer, un pseudonyme emprunté à l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke. Deux ans plus tard, en 1944, elle devient militante au Parti communiste et intègre les Francs-tireurs et partisans (FTP) et abat un officier allemand près des Tuileries. Comme il lui tourne le dos, elle attend qu’il se retourne. « J’ai été plus rapide que lui », racontera-t-elle. En fait, elle ne voulait pas lui tirer dans le dos comme un soldat allemand l’avait fait pour son ami.
Prise sur le fait par un collaborateur qui, avec son véhicule, la percute contre un mur avant de la livrer à la Gestapo, elle est incarcérée et torturée pendant des semaines, sans…