Presse économique et patronale, journaux de droite ou de gauche, médias prétendument au-dessus de la mêlée ; nombreux sont ceux qui récitent les arguments de financiers intéressés.
Une déferlante chinoise de l’acier ?
Ainsi pouvait-on lire le 28 novembre dernier dans Marianne « comment l’ogre industriel chinois dévore le secteur de l’acier ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que les arguments du père Mittal, bien décidé à laisser mourir sa production d’acier sur le vieux continent, sont repris sans la moindre vérification chiffrée.
Dans Le Figaro de ce mercredi 11 décembre, une page est consacrée à « L’acier européen, accablé par la concurrence chinoise ». Pour étayer son propos, le journaliste s’appuie sur un chargé d’étude du Think Tank « La fabrique de l’industrie ». Celui-ci précise que la Chine produit désormais plus de la moitié de l’acier mondial, 54 % précisément (contre à peine 15 % au début du siècle).
Mais ce spécialiste oublie un point important. Les groupes chinois écoulaient l’année dernière 93 % de leur production sur leur marché intérieur, leur permettant à la fois de répondre aux besoins nationaux en matière de construction et de développement, mais aussi…